Des syndicats de la DGCCRF ont mis en cause vendredi la capacité de cette administration qui supervise notamment le rappel et le retrait de produits, comme dans l'affaire Lactalis, à assurer ses missions de contrôle, compte tenu de la faiblesse de ses effectifs "réels" sur le terrain et de son organisation.
La DGCCRF "fortement impactée par les suppressions d'emplois". La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) "est-elle réellement en capacité de faire face à une telle crise ?", se demande FO dans un communiqué, en soulignant que cette autorité dépendant de Bercy "a été fortement impactée par les suppressions d'emplois". L'Unsa Fonction publique et Solidaires ont aussi dénoncé dans des communiqués la faiblesse des effectifs.
Selon les syndicats, la DGCCRF compte actuellement quelque 2.800 agents, dont "moins de 2.000 agents de contrôle réellement sur le terrain", souligne Solidaires. "Déjà notoirement insuffisants", les effectifs "feront l'objet de 45 suppressions de postes supplémentaires en 2018", insiste l'Unsa. Une réduction des effectifs démentie jeudi par le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, qui a affirmé que la DGCCRF comptait aujourd'hui "2.944" agents contre "2.940 agents" en 2013.
L'organisation de la DGCCRF également mise en cause. Outre la question des effectifs, dont ils demandent le renforcement, les syndicats mettent aussi en cause l'organisation de leur administration. Auparavant "sous l'autorité effective du ministre de l'Économie, avec une organisation régionale, un lien hiérarchique clair établi entre les structures et un fonctionnement en réseau", la DGCCRF a été "démantelée (...) avec une atomisation" dans les directions départementales interministérielles, écrit FO.
Ce qui conduit à "un très faible effectif réel affecté à la mise en oeuvre des missions au niveau départemental", dit FO, en demandant le "rétablissement de la chaîne de commandement". "Que peuvent faire les agents de la DGCCRF quand ils ne sont seulement que quatre enquêteurs dans un département avec une organisation qui n'en est plus une", renchérit Solidaires.
L'affaire Lactalis rappelle "combien il reste essentiel que des services publics de contrôle assurent une veille permanente", souligne l'Unsa, en appelant à "maintenir leurs implantations de proximité, gage de leur efficacité et de leur réactivité".