La ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités Catherine Vautrin s'est employée mardi à rassurer sur l'aide à mourir, martelant qu'elle sera possible quand il sera question "d'une pathologie, pas d'un âge" et que le discernement du patient sera crucial, comme l'avis des médecins. Face aux critiques d'opposants, comme le président de la Conférence des évêques de France, la ministre s'est déclarée sur France Inter "très consciente de la difficulté" sur "un texte extrêmement lourd, extrêmement important". Mais "il faut que nous entendions tout le monde", notamment "ceux et celles qui attendent depuis longtemps" une réponse face à une maladie "incurable" et à des "jours comptés", a-t-elle jugé.
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Insistant sur les "conditions strictes" pour l'aide à mourir, Catherine Vautrin a répété que "c'est le patient, et lui seul, qui peut demander l'aide à mourir" et "ce n'est pas le vieillissement, c'est une maladie" incurable, avec un pronostic vital engagé à moyen terme (6-12 mois), qui comptera. Ce qui est prévu dans le projet esquissé dimanche par Emmanuel Macron, "ça n'est ni le droit à l'euthanasie, ni le droit au suicide" stricto sensu, a-t-elle plaidé.
"L'avis médical collégial sera aussi clef"
"Si le patient n'est plus en capacité de montrer son discernement, de demander et de juger, ça n'est pas possible", et "donc pas d'Alzheimer, c'est exclu", a-t-elle réaffirmé, en réponse notamment à une auditrice. Et "ce ne sont pas les directives anticipées qui suffisent", a-t-elle précisé.
L'avis médical collégial sera aussi clef, a rappelé la ministre. "S'il y a désaccord de l'équipe médicale, l'aide à mourir n'est pas possible et le processus s'arrête à ce moment là", a-t-elle déclaré, ajoutant que "si le patient veut recommencer, (il pourra) redemander un autre avis" plus tard.
Priée de dire si elle était totalement en phase avec la philosophie d'Emmanuel Macron, elle qui, en 2004, comme secrétaire d'Etat aux personnes âgées dans le gouvernement Raffarin avait mis en garde notamment contre des tentations eugénistes dans les situations de fin de vie, Catherine Vautrin a répliqué que ce n'était pas le cas avec le projet de loi. Et "qui n'évolue pas dans sa vie? Heureusement qu'en même temps on bouge", a-t-elle glissé.