Souvent amenés à choisir entre l'allemand et l'espagnol au milieu du collège, les élèves français tranchent de façon très claire en faveur de la langue de Cervantès. Selon Gabriel Attal, ils ne sont plus que 13,5% à se tourner vers celle de Goethe, que ce soit en LV1 ou en LV2. Le ministre de l'Éducation nationale s'exprimait devant l'association parlementaire franco-allemande. Un chiffre en forte baisse, d'autant plus préoccupant qu'il s'élevait à 20% dans les années 1990. Preuve irréfutable de la désaffection des jeunes tricolores pour l'allemand.
Plusieurs raisons sont évoquées pour expliquer ce constat. En premier lieu, l'aspect plus abordable de l'espagnol, une langue jugée plus facile et davantage pratiquée dans le monde. Mais aussi l'attrait culturel d'outre-Rhin qui a perdu de sa superbe, selon Thérèse Clerc, présidente de l'Association pour le développement et l'enseignement de l'allemand. "Il manque des personnalités attractives pour l'allemand. Et ce n'est pas un pays où l'on va spontanément passer ses vacances, il n'y a pas la Méditerranée en Allemagne. Il faut aussi une offre solide et de qualité en allemand pour attirer les élèves. Cette offre solide, ce sont des professeurs titulaires qui resteront".
Des opérations séduction dès le CM2
Car c'est aussi là que le bât blesse. La discipline manque cruellement d'enseignants. Leur nombre a été divisé par deux depuis les années 2000 et, cette année, plus de la moitié des postes au Capes d'allemand n'ont pas été pourvus, faute de candidats. "Compte tenu de la baisse des effectifs, les enseignants d'allemand se retrouvent sur deux ou trois établissements, souvent très éloignés les uns des autres. Ce qui ne leur permet absolument pas de s'investir, de mettre en place des échanges, des voyages, etc", juge Laurent Gautier qui dirige l'Association des germanistes de l'enseignement supérieur.
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Mais pour plus de professeurs, il faut également plus d'élèves. Les enseignants tentent des opérations séduction dès le CM2 en animant des ateliers en allemand en primaire.