L'ancien ministre de l'Intérieur socialiste Philippe Marchand, 78 ans, est mort des suites d'un cancer à l'hôpital de Saintes, en Charente-Maritime, a indiqué mercredi le président du Conseil départemental de ce département, Dominique Bussereau.
"Hommage respectueux et ému à Philippe Marchand, député et président du Conseil général de la Charente-Maritime, ministre. Un élu et un homme progressiste et humaniste, grand juriste, amoureux de sa Saintonge et des plaisirs de la vie", a-t-il écrit sur Twitter.
Hommage respectueux et ému à Philippe Marchand ,Député et President du Conseil General de la Charente-Maritime , Ministre.Un élu et un homme progressiste et humaniste,grand juriste,amoureux de sa Saintonge et des plaisirs de la vie. @departement17 est en deuil et s’incline.
— Dominique Bussereau (@Dbussereau) 10 janvier 2018
Rentré au Parti socialiste en 1973. Fils d'avocat, Philippe Marchand est né en 1939 à Angoulême, en Charente, dans une "famille chrétienne et républicaine". Inscrit au barreau de Saintes en 1965, il était entré tardivement en politique dans les rangs du PS en 1973, avant de devenir conseiller général de Charente-Maritime en 1976, conseiller municipal de Saintes l'année suivante, député PS en 1978 - c'est en menant campagne qu'il avait rencontré François Mitterrand venu soutenir son "pays". Il avait accédé à la vice-présidence de l'Assemblée nationale en 1985.
L'actuel ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a rendu hommage "à un homme politique visionnaire, doté d'un grand sens de l'engagement au service de l'État" en rappelant qu'il fut l'un des pères de la loi créant les intercommunalités en 1992.
Il avait participé à la mise en place du plan Vigipirate. Arrivé place Beauvau en 1990 comme ministre délégué aux Collectivités locales, Philippe Marchand avait hérité de la "grande maison" au moment de la guerre du Golfe : à ses côtés et alors que le conflit faisait peser des menaces terroristes sur la France, Philippe Marchand avait participé à la mise en place du plan Vigipirate. Il demeurait peu connu du grand public lorsque Édith Cresson l'avait reconduit dans ses fonctions à son arrivée à Matignon en mai 1991. Il avait finalement quitté le gouvernement un an plus tard. Réputé besogneux et spécialiste des débats législatifs, celui qui se considérait "Mitterrandiste intégral" avait mis fin à ses mandats électifs locaux en 2004, devenu entre-temps conseiller d'État.