"Espérons que ça dure", avait déclaré le chef cuisinier franco-suisse Benoît Violier au quotidien Libération lors d'une "rencontre enjouée" jeudi, trois jours avant l'annonce de sa mort à son domicile près de Lausanne, probablement par suicide. Une instruction pénale a été ouverte en Suisse afin d'établir les circonstances exactes de ce décès.
La cuisine, "c'est toute une vie". Interviewé par le quotidien dans son Restaurant de L'Hôtel de Ville (trois étoiles au Michelin), à Crissier, Benoît Violier apparaît satisfait de sa vie et fait état de projets. "Quand on complimentait le chef sur sa réussite, il répondait : 'Espérons que ça dure'", écrit Libération. "Etre cuisinier, c'est toute une vie", ajoutait le chef de 44 ans, déplorant que la télévision fasse "croire aux gamins qu'en trois mois, ils seront une star". "La starification de notre profession va trop loin", estimait-il.
"Que les clients reviennent". Arrivé à la première place de "La Liste", un palmarès des "mille tables d'exception" dans le monde réalisé sous l'impulsion du Quai d'Orsay, Benoît Violier explique : "Je ne voulais pas me rendre à la cérémonie de remise de prix, j'avais prévu de changer ma carte ce jour-là". "Ce qui importe, c'est que les clients reviennent", insistait-il.
Des projets plein la tête. Selon le journal, Benoît Violier disait être bien "ici, dans sa vie de campagne". Passionné de chasse et spécialiste de la préparation du gibier, le chef n'excluait pas d'abandonner la chasse pour la photographie, d'après le quotidien. "C'est une évolution normale dans la vie d'un chasseur qui vit avec cette contradiction de chasser ce qu'il aime", explique-il. Il avait aussi "un projet de livre avec son maître d'hôtel sur 'le beau geste'", selon le journal. Benoît Violier excluait de multiplier les restaurants. "Avoir huit restaurants, Robuchon ou Ducasse font déjà ça très bien", estime-t-il. "Il faut faire ce qu'on aime. Moi, j'aime voir mes clients, être sur le terrain. Mon tour de salle dure une heure trente."