Le "djihadiste breton" Gilles Le Guen, condamné en 2015 à huit ans de prison pour avoir combattu dans les rangs d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), est sorti de prison en février, a appris l'AFP appris jeudi de sources concordantes. "Il n'est plus incarcéré à l'établissement de Condé-sur-Sarthe", a indiqué l'administration pénitentiaire, confirmant une information de TF1/LCI.
"On n'entendait jamais parler de lui". Capitaine de la Marine marchande devenu chantre de la charia, Gilles Le Guen avait été arrêté par les forces spéciales françaises dans la nuit du 28 au 29 avril 2013, dans la région de Tombouctou, au Mali. Incarcéré à la prison d'Alençon/Condé-sur-Sarthe, "il n'a jamais eu de problèmes avec le personnel", a déclaré un surveillant pénitentiaire, sous couvert de l'anonymat. "Il travaillait aux ateliers. On n'entendait jamais parler de lui. Dès qu'il y avait des embrouilles, il se mettait en retrait", a ajouté la même source. Selon TF1/LCI, Gilles Le Guen est aujourd'hui domicilié dans la Manche, où il doit "pointer" une fois par jour au commissariat.
Un "paumé qui devient terroriste". Converti à l'islam en 1982, Gilles Le Guen, attiré par le nomadisme, avait quitté la France pour le Maroc en 2005, avant d'aller en Mauritanie, puis au Mali à partir de 2011. Il y avait élevé des chèvres quelques mois dans un village avant de gagner Tombouctou. Issu d'une famille catholique, passé par l'hindouisme à 18 ans avant de se convertir à l'islam, Gilles Le Guen avait été qualifié de "paumé qui devient terroriste" par Jean-Yves Le Drian au moment de son arrestation.