Le djihadiste Peter Cherif a été déféré dans la nuit de mercredi à jeudi au parquet de Paris, en vue de l'exécution d'une peine de prison de 2011, a annoncé le parquet. Cette peine de prison d'une durée de 5 ans avait été prononcée à son encontre en mars 2011.
Vers une mise en examen ? Peter Cherif, qui avait disparu au dernier jour de son procès à Paris, a été arrêté le 16 décembre à Djibouti. Il a aussi été déféré dans le cadre d'une information judiciaire qui sera ouverte jeudi. "Le parquet de Paris va requérir dans ce cadre sa mise en examen du chef d'association de malfaiteurs terroriste criminelle et son placement en détention provisoire", selon une source proche du parquet contactée par Europe 1.
Cadre d'Al-Qaïda. Cette information judiciaire est consécutive à une enquête préliminaire ouverte en 2017. Selon une source proche du dossier, cette dernière visait le séjour et les activités de Peter Cherif au Yémen, où il était devenu un cadre d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa). Il avait été inscrit en septembre 2015 par les États-Unis sur leur liste noire des "combattants terroristes étrangers" et figurait parmi les djihadistes français les plus recherchés au monde.
Il a fait valoir son droit au silence. Proche des frères Kouachi, les auteurs de l'attentat contre Charlie Hebdo, Peter Cherif est considéré comme une précieuse source d'informations pour les services de renseignements occidentaux comme pour la justice française. À ce stade, il n'est toutefois pas officiellement visé par l'enquête sur cet attentat. Et selon une autre source proche, il avait fait valoir son droit au silence au début de sa garde à vue.
Évadé dune prison irakienne en 2017. Une semaine après son arrestation à Djibouti, il a été expulsé samedi soir par les autorités locales et placé en garde à vue dimanche matin, dès son arrivée en France. Arrêté une première fois à Falloujah, en Irak, fin 2004, alors qu'il combattait dans les rangs d'Al-Qaïda en Irak, Peter Cherif, condamné à 15 ans de prison à Bagdad, s'était ensuite évadé d'une prison irakienne en mars 2007 avant de rejoindre la Syrie.
Extradé par la suite en France, il y fut incarcéré pendant 18 mois. Il avait disparu en mars 2011, absent au délibéré de son procès à Paris, et avait pris la fuite vers le Yémen. Condamné à cinq de prison, il avait fait immédiatement l'objet d'un mandat d'arrêt en vue de l'exécution de sa peine.