La présence du drapeau Français dans les salles de classe est en passe de devenir obligatoire. Dans le cadre de l'examen du projet de loi "pour une école de la confiance", les députés ont adopté dans la nuit de lundi à mardi l'amendement présenté par Éric Ciotti (LR), qui prévoit la présence du drapeau tricolore dans toutes les salles de classe, de la maternelle au lycée. Un amendement que les élus ont voté et augmenté, puisqu'ils y ont aussi adjoint le drapeau européen, ainsi que les paroles de La Marseillaise.
Un "symbole" sans utilité ? À l'annonce de cette mesure, les professeurs et chefs d'établissements contactés par Europe 1 n'ont pas caché leur surprise. Pour eux, ce type de mesure est loin d'être la priorité de l'école., ça n'aidera pas à comprendre ce que c'est que de devenir citoyen", s'agace ainsi Francette Popineau, secrétaire générale du Snuipp-FSU, le premier syndicat dans le primaire. Cette ancienne maîtresse de CP dénonce ainsi un gadget parlementaire qui trahit, selon elle, la déconnexion des élus du terrain :"c'est dommage que les parlementaires aient besoin de symboles pour se dire que l'école avance".
"Une affichette au fond d'une classe". De son côté, Philippe Vincent, président du Syndicat des chefs d’établissement, rappelle que l'ancien ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon, avait déjà imposé un drapeau tricolore et la devise "Liberté Egalité Fraternité" au fronton de toutes les écoles en 2013. "De grands drapeaux et une grande devise au fronton d'un établissement, ça se voit d'assez loin, une petite affichette au fond d'une classe ça n'aura peut-être pas la même symbolique", relève-t-il. Si les fonctionnaires que sont les professeurs et les proviseurs devront s'y plier, ils le feront sans grande conviction, estime ce chef d'établissement. "Il faudra voir quelle sera la forme exacte retenue par l'Etat si la mesure est adoptée définitivement".
Pour l'instant, on ne connait pas encore le coût de ces drapeaux, qui pourront être de simples affiches, mais le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, assure qu'il sera marginal et pourra être assumé par ses services.