La métropole du Grand Paris (MGP) a voté lundi l'interdiction de circulation des véhicules les plus polluants dès juillet 2019, soit les véhicules diesel de plus de 18 ans et essence de plus de 21 ans, dans un large périmètre autour de la capitale. "Nous devons faire preuve de courage collectif", a déclaré devant les élus le président de la MGP, Patrick Ollier, évoquant les "5.000 à 6.000 morts par pollution chaque année dans la région".
Des voitures "en principe en fin de parcours". Pour entrer en vigueur, l'interdiction doit faire l'objet de consultations auprès de la population de chacune des communes et les 79 maires concernés doivent ensuite prendre des arrêtés. Selon le vice-président en charge de l'environnement, Daniel Giraud (PS-DVG), sont frappés d'interdiction "les véhicules diesel immatriculés et mis en circulation entre le 1er janvier 1997 et le 31 décembre 2000" et les "voitures essence de plus de 21 ans" soit les véhicules "qui ne respectent pas les normes européennes et nationales en termes d'émissions de polluants et de particules fines". La mesure concerne "de vieux véhicules, très vieux véhicules qui sont en principe en fin de parcours", a avancé Daniel Giraud auprès des élus, inquiets pour certains.
79 villes concernées. Ce projet dit de création d'une "zone à faibles émissions" (ZFE) concerne 79 communes de la zone située à l'intérieur de l'A86, qui forme une boucle autour de Paris, et relie de grandes villes de la banlieue parisienne comme Versailles ou Bobigny, par exemple. "Je mesure tout à fait les réactions que les maires peuvent avoir, l'inquiétude qui peut être la vôtre", a déclaré Patrick Ollier (LR) devant les élus, tout en soulignant que "Lisbonne, Vienne, Helsinki... Tous (sont) très en avance par rapport à ce que nous ambitionnons de faire".
Le soutien nécessaire de l'État. "Je ne demande pas aujourd'hui de voter une ZFE calée et bloquée", a-t-il ajouté, mais de "voter sa mise en place" pour ensuite "se tourner vers l'État, la région Île-de-France, IDF mobilités et mettre en place toutes les conditions de réussite de la mesure", avec notamment des moyens financiers supplémentaires. "On sera capable de revenir sur ce vote si l'État n'est pas capable de nous accompagner, si la Région n'est pas capable et si les villes ne sont pas capables de faire des efforts nécessaires", a-t-il assuré aux élus. Cette décision s'inscrit dans une volonté globale de plusieurs élus métropolitains, notamment de la Ville de Paris, de diminuer le niveau de pollution de l'air à horizon 2030.