Les dirigeants du cimentier français Lafarge font actuellement l'objet d'une enquête judiciaire. Ils sont soupçonnés de financement du terrorisme et de mise en danger de la vie d'autrui. Sept personnes sont déjà mises en examen, mais la commission du secret de la Défense nationale a donné lundi son accord à la déclassification de documents "secret défense" concernant les activités de Lafarge en Syrie. Les juges pourraient ainsi avoir prochainement accès à ces documents.
Ils précisent leurs soupçons. En attendant, ils précisent leurs soupçons au point qu'une association de victimes du 13-Novembre a été admise comme partie civile dans la procédure. Pour l'une des juges d'instruction en charge du dossier, rien ne permet d'écarter l'hypothèse selon laquelle les sommes prétendument versées par Lafarge à des intermédiaires terroristes aient pu servir à financer les attaques du Bataclan, des terrasses parisiennes et du Stade de France.
"Pérenniser" Daech en Syrie. Ce que la justice semble établir, c'est qu'entre 2010 et 2015, le cimentier français aurait payé des millions de dollars pour maintenir ses activités en Syrie. Bien sûr, il est impossible de tracer cet argent et de prouver qu'il a directement financé les attentats du groupe l'Etat islamique. Mais les juges estiment que ces sommes ont permis - a minima - de "pérenniser" Daech en Syrie et de "planifier et réaliser des opérations violentes sur zone et à l'étranger, y compris en France". C'est pour cela que la juge parisienne a accepté la constitution de partie civile de l'association Life for Paris. Une étape de plus pour les victimes du 13-Novembre dans leur quête de vérité.