Le téléphone sonnera peut-être lundi dans les plus grands hôtels du monde entier. Et pour cause, le palmarès du guide Michelin 2016 sera dévoilé et les plus grands chefs, de Paul Bocuse à René et Maxime Meilleur, auront peut-être l'agréable surprise de garder leurs trois étoiles. D'autres seront fraîchement couronnés. Avant de découvrir le nouveau palmarès, Olivier Poels, chroniqueur culinaire à Europe 1, revient sur la pérennité de l'institution.
Le guide Michelin n'est-il pas un peu dépassé aujourd'hui ?
Il reste sans aucune ambiguïté possible le leader des guides. Pour la grande majorité des chefs, décrocher trois étoiles au guide Michelin, ça reste bien évidemment le Graal. Et si la concurrence de Tripadvisor, des blogs comme Atabula, ou encore de classements intermédiaires est de plus en plus forte, le guide Michelin reste une institution qui existe depuis plus de 100 ans (le guide Michelin a été créé en 1900 très exactement, ndlr). Il suffit de voir l'impact chaque année dans le monde entier.
Ce guide a-t-il su se moderniser ?
C'est la grande difficulté d'une institution comme celle-là. Il faut arriver à se renouveler sans pour autant se dévoyer, apporter quelques petites touches de modernité tout en conservant sa ligne éditoriale et sa marque de fabrique. Ils ont d'ailleurs tenté à plusieurs reprises d'inclure des nouvelles techniques de cuisine.
Peut-on faire un reproche à ce guide ?
Je redoute qu'il ne retombe dans des travers qu'on avait pu lui reprocher par le passé. J'ai peur, qu'en publiant leur prochain palmarès, le jury ait la tentation de promouvoir une cuisine ultra-élitiste, une cuisine de palace qui n'est accessible qu'à 1% de la population. Le guide Michelin reconnaît une cuisine qui n'a plus de prise avec la réalité, c'est le gros reproche qu'on peut lui faire. Il s'occupe encore un peu trop du décorum qu'il y a autour de l'assiette.