Des milliers de policiers se sont rassemblés mercredi à Paris. 1:35
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Guillaume Biet avec AFP, édité par Antoine Terrel , modifié à
Des milliers de policiers se sont rassemblés mercredi devant l'Assemblée nationale, à Paris, pour dénoncer le manque de sévérité de l'institution judiciaire. "Le problème de la police, c'est la Justice", a notamment scandé Fabien Vanhemelryck, secrétaire général du syndicat Alliance. 
REPORTAGE

La mobilisation de la profession était forte, mercredi, devant l'Assemblée nationale. Plus de 35.000 personnes ont répondu à l'appel des syndicats de policiers, selon les organisateurs. Deux semaines après le meurtre du brigadier Eric Masson, elles ont réclamé notamment des peines plus lourdes pour les agresseurs de membres de forces de l'ordre. Mais aussi dénoncé une mauvaise application des peines par la Justice. 

"Les gens sortent rapidement"

"Le problème de la police, c'est la Justice", a ainsi clamé sous l'ovation de la foule Fabien Vanhemelryck, le patron du syndicat Alliance. Et dans les rangs des policiers rassemblés, on regrettait surtout le manque de sévérité de l'institution judiciire. "Quand on voit les peines pas vraiment appliquées... Les gens sortent rapidement, c'est ça qui nous choque", explique l'un d'eux à Europe 1. 

"On parle de peines planchers... Mais qu'on applique déjà ce qu'on a", réclame un autre. "Pour moi c'est suffisant, mais il faut que ce soit fait."

"Les policiers sont les derniers remparts de la paix"

Sous les drapeaux des syndicats de police, quelques citoyens, comme Alice, sont venus soutenir les forces de l'ordre. "Ce sont les derniers remparts de la paix, il y en a marre de cette guérilla permanente", s'indigne-t-elle. "Il y en a marre que ces gens mettent leur vie en danger pour un salaire de misère. Il est temps que nos politiciens fassent quelque chose."

Des élus de tous bords se sont joints à la manifestation, aussi bien des parlementaires LR que l'écologiste Yannick Jadot ou le chef du Parti socialiste Olivier Faure. Mais leur présence n'était pas du goût de tous les policiers. "Il vaudrait mieux qu'ils se tiennent à l'écart", prévient un fonctionnaire, agacé. Seule la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon avait boycotté le rassemblement. 

Dupond-Moretti appelle à ne pas "opposer la justice et la police"

Très critiquée par l'opposition, la venue de Gérald Darmanin s'est elle déroulée sans heurts, le ministre de l'Intérieur quittant le rassemblement avant les prises de parole syndicales.

Dans le viseur des syndicats, le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti a lui appelé à ne pas "opposer la justice et la police". Policiers et magistrats sont dans la même barque", a-t-il insisté à l'Assemblée lors de l'examen du projet de loi pour la "confiance" dans l'institution judiciaire. "Je ne veux pas polémiquer" mais "la ligne rouge à ne pas dépasser, c'est le respect que l'on doit aux institutions", a-t-il plaidé, taclant la droite : "Il faut respecter la police, et quand vous avez viré 12.000 policiers, vous ne l'avez pas respectée. Il faut respecter la Justice dans ce pays."