Tous les soirs, Christian Page, SDF, dort dehors. La galère est quotidienne pour ce sans abri qui avait poussé un coup de gueule la semaine dernière sur Europe 1, dressant un constat sans appel sur l'hébergement d'urgence. Elle l'est encore davantage à mesure que les températures extérieures diminuent. "Quand, le matin, il faut sortir du sac de couchage, qu'il fait -4,-5 degrés, tu douilles sévère. Puis il faut remettre ses chaussures, là pendant cinq minutes c'est coton", confie-t-il mardi sur Europe 1.
"Je fais attention où je dors". Pour lutter contre le froid, Christian Page s'organise avec les moyens du bord. "Je rajoute une couche, ça fait une épaisseur supplémentaire. Je fais attention où je dors que ça ne soit pas au vent ou à la pluie", explique-t-il.
"On se file les plans entre nous". "Les gens qui sont à la rue depuis plusieurs mois ont l'habitude. Ceux qui par des accidents de la vie se retrouvent à la rue en plein hiver et n'y connaissent rien se baladent avec une petite couverture", constate l'ancien sommelier de 44 ans, devenu SDF après avoir un divorce et une perte d'emploi. "Donc on va les voir, on leur dit, 'là ils distribuent des duvets', 'là ils distribuent de la soupe'. On se file les plans entre nous sinon on ne tient pas dehors".
Un manque de solution à long terme. Le gouvernement a débloqué ces derniers jours des hébergements d'urgence pour les sans-abri. L'initiative a été saluée par les associations. Mais celles-ci pointent tout de même du doigt le manque de solutions à long terme.