Les avocats des victimes s'attaquent aux "mensonges" de Jawad Bendaoud

"Je n'étais pas au courant", a répété Jawad Bendaoud, depuis le début du procès, le 24 janvier.
"Je n'étais pas au courant", a répété Jawad Bendaoud, depuis le début du procès, le 24 janvier. © Benoit PEYRUCQ / AFP
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avec AFP , modifié à
Selon les avocats des parties civiles, Jawad Bendaoud, jugé pour "recel de malfaiteurs terroristes", savait forcément que des djihadistes du 13-Novembre étaient en fuite.

Les avocats des parties civiles se sont attaqués jeudi aux "mensonges" de Jawad Bendaoud, jugé à Paris pour "recel de malfaiteurs terroristes", affirmant qu'il savait forcément que des djihadistes auteurs des attentats du 13 novembre 2015 étaient en fuite.

"Tout le monde savait dans ce pays". "Je n'étais pas au courant", a répété Jawad Bendaoud, depuis le début du procès, le 24 janvier. Il n'aurait pas suivi les informations dans les jours suivant les attaques qui ont fait 130 morts. Le prévenu a affirmé qu'il ne savait pas qu'il logeait deux djihadistes du 13-Novembre, dont le cerveau présumé des attaques Abdelhamid Abaaoud. "Je ne crois pas un seul instant que M. Bendaoud n'était au courant de rien", lui a répondu Héléna Christidis, au début de sa plaidoirie. "Pendant quatre ou cinq jours (après le 13 novembre, ndlr), il dit qu'il n'a rien vu, rien entendu. (…) Ce n'est pas possible qu'il n'ait jamais entendu le nom d'Abaaoud avant sa garde à vue." "Tout le monde savait dans ce pays, et vous saviez qu'il y avait des terroristes en liberté", a plaidé un autre avocat de la partie civile, Didier Seban.

Un appel de trois minutes à Hasna Aït Boulahcen. Me Christidis a fait état de centaines de "contacts téléphoniques", des SMS et des conversations, entre Jawad Bendaoud et des proches dans les jours suivant le 13 novembre. Il est allé dans une pizzeria, est passé devant des marchands de journaux. "On ne parlait que de ça", a rappelé l'avocate.  Son confrère, Me Holleaux, a dénoncé "les mensonges patents" du prévenu. Il a mis en avant un appel de plus de trois minutes que Jawad Bendaoud a passé le 16 novembre un peu avant 20 heures à Hasna Aït Boulahcen, la cousine d'Abdelhamid Abaaoud, qui cherchait une planque pour les deux djihadistes. Le prévenu avait affirmé qu'il était tombé sur le répondeur de Hasna Aït Boulahcen, ce que dément l'avocat en s'appuyant sur les fadettes.

"Il vendrait des bretelles à un cul de jatte". Or "pendant ce temps-là, Hasna n'était pas du tout seule, elle était dans le buisson", où se cachaient Abdelhamid Abaaoud et son complice Chakib Akrouh, a expliqué l'avocat, envisageant que le prévenu ait alors pu parler au djihadiste. Concernant les sacs que portaient les djihadistes, Jawad Bendaoud "sait qu'il a vu quelque chose qu'il n'aurait pas dû voir". Dans un petit sac plastique, se trouvait, selon Me Holleaux, les éléments du gilet explosif de Chakib Akrouh. "M. Bendaoud a fait tout ça pour de l'argent. Il vendrait des bretelles à un cul de jatte", a lancé l'avocat.