Les hôteliers et restaurateurs en appellent au ministre de l'Économie Bruno Le Maire pour renégocier avec les distributeurs d’électricité les prix de leurs contrats jugés "hors sol", selon un communiqué diffusé lundi. Catherine Quérard, présidente du Groupement des hôtelleries et restaurations de France (GHR) et Thierry Marx, président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH) dénoncent des "contrats ayant des tarifs +hors sol+" et demandent à Bruno Le Maire d'organiser une réunion "dans les meilleurs délais".
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"Ces contrats sont très dangereux"
Lors de cette réunion, l'UMIH et le GHR, pourront, "sous l'égide" du ministre, convenir avec les principaux fournisseurs et distributeurs d’énergie des modalités de renégociation des contrats. Selon une enquête menée par les deux syndicats fin janvier 2024, "plus de la moitié des professionnels (59%) restent tenus par des contrats d’approvisionnement en énergie à des prix extrêmement élevés, c'est-à-dire supérieurs à 180 euros le MWh, alors que le prix du MWh a diminué depuis la fin 2022 et qu’il se situe à moins de la moitié de ce prix".
"10 à 15% des professionnels seraient même liés par des contrats avec des tarifs dépassant les 350 euros le MWh", assurent les organisations professionnelles. "Ces contrats sont très dangereux, car ils pèsent sur la rentabilité des entreprises, à tel point que certaines sont désormais dans l’incapacité de faire face à leurs charges d'exploitation et au remboursement de leurs dettes", préviennent les syndicats. Le "chiffre des défaillances d'entreprises dans le secteur a augmenté de 44,6% entre 2022 et 2023, selon la Banque de France", écrivent-ils.
"Face à cette augmentation vertigineuse des prix de l'énergie, mais aussi des matières premières et des frais de personnel, les professionnels ne sont pas restés inactifs", déclare Thierry Marx, cité dans le communiqué, "Ils essaient d'ajuster leur prix. Mais, les augmentations ne peuvent être la seule réponse, d’autant qu’elles se heurtent à un pouvoir d’achat des français qui se contracte depuis des mois". "Il est nécessaire de réactualiser la charte signée par les principaux fournisseurs en octobre 2022, pour embarquer tous les intervenants du secteur de l'énergie et leur demander de mettre en place un vrai mécanisme de renégociation des contrats en cours, avec des résiliations sans frais", estiment l'UMIH et le GHR.