L'apprentissage de la lecture ne se joue pas uniquement en CP ! Selon le résultat d'une recherche inédite sur la façon dont les enfants apprennent à lire et à écrire, l'apprentissage se joue sur un temps plus long que la seule classe de CP. Un groupe de chercheur publie donc vendredi 47 recommandations concrètes qui doivent être prises en compte dans la formation des enseignants et remettent la lecture et l'écriture au cœur des préoccupations de l'Education Nationale.
Poursuivre l'apprentissage jusqu'au lycée. Pour mener leur étude, ces chercheurs sont allés dans les classes et ont observé le comportement des élèves tout au long de leur apprentissage. Parmi les recommandations, la première fait sauter l'un des tabous de l’enseignement. Les professeurs de collège et de lycée vont en effet devoir continuer à apprendre à lire et à écrire à leurs élèves presque comme en primaire. Cette recommandation se veut universelle et valable pour ceux qui n'ont pas le niveau comme pour les "bons" élèves. En effet, pour les chercheurs, les élèves ont besoin, même à 18 ans, d'explications linguistiques. Dans la pratique, cela passera par une formation des professeurs afin qu'ils soient en mesure d'enseigner les mécanismes de base de la lecture.
Commencer dès les premiers jours du CP. Autre nouveauté, le début de l'apprentissage. Alors que les enseignants ne débutaient pas toujours l'apprentissage de la lecture immédiatement au début de l'année, les résultats de cette étude préconisent de commencer dès les premiers jours du CP à un rythme soutenu, même pour les élèves les plus faibles. Ils conseillent également de très vite pratiquer la dictée avec des petits mots ou des morceaux de mots. L’enseignant devra y consacrer au moins 15 minutes par semaine. L'objectif est simple, faire comprendre aux élèves le fonctionnement de notre langue.
Travailler le vocabulaire. Pour donner de bonnes bases, il est également recommandé de travailler le vocabulaire dès la maternelle. Pour faciliter ce travail, les chercheurs conseillent aux enseignants de travailler, par exemple, à partir de petites pièces de théâtre. Les enfants retiennent en effet mieux les mots sous forme de scénettes. Autre piste, les utiliser dans un jeu ou sous forme d'exercice sportif. Avec cette recommandation, les chercheurs veulent réduire l'écart entre les enfants. Les élèves issus d'une famille défavorisée connaissent en effet 1.000 mots de moins que les autres élèves à leur entrée en primaire.