"C'est ce qu'on fait tous les jours depuis deux semaines : on jette notre lait. Et là on en a marre. C'est plus possible". Comme Stéphane, une trentaine d’éleveurs ont déversé vendredi soir des bidons entiers de lait sur les grilles de la préfecture. Désemparés, ils estiment que plus rien n'empêche la consignation de leur lait. Depuis l'incendie de l'usine de Lubrizol le 26 septembre dernier à Rouen, le lait des vaches à proximité de la zone touchée était considéré impropre à la consommation. Didier Guillaume avait laissé clairement entendre que les producteurs allaient de nouveau pouvoir vendre leur production, mais aucune des restrictions n'a été levée vendredi par le préfet. D'où leur présence devant la préfecture.
"Les ministres le disent eux-mêmes que les résultats des analyses sont bons. Donc on considère aujourd'hui qu'on a un produit consommable. On ne comprend plus pourquoi on est toujours dans la même position", poursuit Stéphane au micro d'Europe 1. Toujours vendredi, un accord entre l'État et Lubrizol a été trouvé pour indemniser les agriculteurs.
Les éleveurs lancent un ultimatum
Mais le président de la FNSEA en Normandie, Arnold Puech d’Alissac, continue de dénoncer une situation ubuesque. "Le ministre annonce que le préfet va prendre un arrêté pour que la collecte laitière reprenne, et on apprend que c'est reporté de 72 heures", déplore-t-il au micro d'Europe 1. "On a joué le sérieux depuis 15 jours. On a dit aux agriculteurs 'non, on ne livre pas. Non, on ne commercialise pas'. Ça pose des contraintes à tout le monde et derrière, il n'y a rien qui se passe : ce n'est pas sérieux", regrette-t-il.
Les éleveurs laitiers lancent désormais un ultimatum: si la levée des restrictions n’a pas lieu avant lundi, ils renouvelleront leurs actions.