Ordonnée par Gérald Darmanin, la fermeture de la mosquée de Pantin, en Seine-Saint-Denis, sera effective mercredi soir, a-t-on appris mardi de sources concordantes. "Le délai d'exécution de la fermeture est de 48 heures, donc la mosquée sera fermée mercredi soir", a indiqué à l'AFP une source proche du dossier, une information confirmée par l'entourage du ministre de l'Intérieur.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait annoncé lundi soir sur TF1 avoir "demandé au préfet de Seine-Saint-Denis de faire fermer la mosquée de Pantin", située en banlieue nord de Paris. L'établissement sera fermé pour une durée de six mois, et la notification de fermeture a été transmise dès lundi soir, a précisé la première source.
Une vidéo qui dénonçait le cours de Samuel Paty
Cette notification de fermeture met en avant deux griefs : la personnalité de l'imam qui officie dans cette mosquée accueillant environ 1.500 fidèles et le partage d'une vidéo sur sa page Facebook, selon une autre source proche du dossier. Partagée le 9 octobre, cette vidéo montre le père d'une élève du collège du Bois d'Aulne à Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines, indigné du cours sur la liberté d'expression dispensé le 5 octobre par Samuel Paty. Dix jours plus tard, le professeur d'histoire-géographie était décapité par un Russe tchétchène de 18 ans.
"Je ne valide pas la première partie (de la vidéo) dans laquelle il parle des caricatures, mais la deuxième partie, quand les musulmans ont été pointés dans la classe" a fait "peur" à de nombreux musulmans, craignant "le début d'une nouvelle discrimination", s'est expliqué lundi M'hammed Henniche, le responsable de la mosquée de Pantin. "Bien sûr que c'est une maladresse quand on regarde a posteriori", a-t-il reconnu. Le ministre a par ailleurs affirmé que l'imam de cette mosquée avait ses enfants "scolarisés" dans une école clandestine, fermée début octobre à Bobigny. "Des enfants de 2 à 6 ans portaient le hijab, sans cours de récréation, sans fenêtre, sans professeur", a souligné Gérald Darmanin.
À la suite de l'assassinat, le ministre de l'Intérieur a promis "une guerre contre les ennemis de la République" et lancé une série d'opérations visant la mouvance islamiste. Quinze personnes étaient en garde à vue mardi matin dans l'enquête sur l'assassinat de Samuel Paty.