Des résultats qui soulèvent une question. Les contrôles, commandés par le préfet du Nord, dans le lycée musulman Averroès laissent songeur sur la capacité des enseignants de l'établissement à mener leur mission à bien auprès des élèves. Des résultats qui devraient pousser Georges-François Leclerc, le préfet du Nord, à demander la fin du contrat qui lie l'État français au lycée Averroès. Selon les informations d'Europe 1, le rapport met en avant plusieurs manquements de la part du corps enseignant, comme l'obstruction lors d'un contrôle d'inspection.
Le lycée propose à ses élèves des cours "d'éthique musulmane" qui selon le rapport font la promotion d'un islam salafiste. Plus troublant encore, les élèves de seconde étudient des ouvrages de l'imam Iquioussen, expulsé en janvier pour "incitation à la haine et à la discrimination". Les 40 hadiths de l’imam An Nawawi servent aussi de support pédagogique aux professeurs de l'établissement.
Ce texte apprend à ses lecteurs qu'il est "interdit pour une femme malade de se faire ausculter par un homme", ou encore "que, sauf nécessité, les femmes ne doivent pas se mêler aux hommes sur leur lieu de travail". L'ouvrage interdit aussi l'apostasie sous peine de mort. Un ensemble d'enseignements que le rapport décrit comme étant "en complète contradiction avec les valeurs républicaines".
Une communauté éducative inquiétante
Le rapport brosse un portrait édifiant du personnel éducatif en place dans le lycée. En 2016, l'adjoint du directeur Makhlouf Mameche se positionne "contre la laïcité et pour un État islamique global". Pour atteindre cet objectif, il conseille "aux fidèles de cultiver le culte du secret, de travailler secrètement".
Parmi les autres membres de la communauté éducative, on trouve notamment Mohamed Karrat et Sofiane Meziani. Le premier est l'auteur en 2014 d'un prêche contre Israël qui s'est vu qualifié "d'État fasciste, barbare et monstrueux". Le deuxième a écrit un article en 2016 intitulé "En finir avec la démocratie française".
Des prêts qui interrogent
Les contrôles d’inspection pointent par ailleurs du doigt, une répartition entre les filles et les garçons en classe, l’absence de référence au solfège en cours de musique, car interdit selon une vision rigoriste de l’islam, ou encore "une relativité des faits scientifiques enseignés en SVT, notamment sur l’évolution". Enfin, le financement du lycée est, lui aussi, mis en cause. L'établissement est soupçonné de bénéficier de dons déguisés, sous forme de prêts non remboursés.
L’an dernier, le Centre Islamique de Villeneuve d’Ascq s’est assis sur une créance de 245 000 euros envers le lycée. Pourtant, le centre a tout de même octroyé un nouveau prêt de 75 000 euros à l'établissement. En cas de résiliation du contrat entre le lycée et l'État, les salaires des professeurs pourraient ne plus être versés et le lycée se retrouver en grande difficultés financières.