"Nous allons rétablir l'ordre et l'autorité dans tous les établissements où la situation s'est dégradée", promet Jean-Michel Blanquer. Le ministre de l'Education a annoncé dimanche, aux côtés du ministre de l'Intérieur, la réunion "dès la semaine prochaine" d'un comité stratégique pour un "plan d'actions ambitieux" contre les violences visant les enseignants, après la diffusion d'une vidéo montrant un lycéen braquant une arme factice en direction de sa professeure. Lundi dans Le Parisien, Jean-Michel Blanquer promet "une batterie de réponses éducatives et de sanctions", visant notamment à "responsabiliser les familles".
Créteil : la vidéo d’une enseignante braquée par un élève suscite l’indignation
"Responsabiliser les familles". "Nous allons travailler sur des structures spécialisées d'accueil des enfants et adolescents qui ne respectent pas les règles", annonce le ministre de l'Education. Et de présenter ce qui sera l'un des points de ce futur plan : "Nous réfléchissons à une politique de responsabilisation des familles de mineurs qui vont trop loin. Le fait est que lorsque l'élève est mineur, les suites judiciaires sont naturellement plus clémentes. Cela doit nous emmener à des mesures de responsabilisation des familles. Ce travail est en train d'être mené. Il est un point clé de notre politique".
Les lycées encouragés à interdire le portable. Le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer "encourage" par ailleurs l'interdiction du téléphone portable dans les lycées. "Notre loi ouvre la possibilité aux lycées d'interdire le portable. Cela n'était pas possible avant. J'encourage ainsi vivement les lycées qui sont confrontés à des faits anomaux à user de ce nouveau droit", a déclaré le ministre. Le braquage au lycée Édouard-Branly de Créteil "montre à quel point nous avons eu raison de systématiser l'interdiction du téléphone à l'école et au collège" grâce à la loi du 3 août 2018, a rappelé Jean-Michel Blanquer. "À Créteil, on peut se demander si les faits n'ont pas été accomplis pour être filmés et diffusés", selon lui.
"Violences aggravées". La vidéo relayée sur les réseaux sociaux, qui a suscité au cours du week-end de nombreuses réactions politiques, montre un adolescent debout dans une salle de classe, brandissant un pistolet près du visage de l'enseignante tout en lui demandant de l'inscrire "présent" au cours. Arrivé en retard, il contestait que l'enseignante le note comme absent. L'élève, qui aura 16 ans le mois prochain, a été mis en examen dimanche soir pour "violences aggravées" et remis en liberté avec des mesures de contraintes provisoires, a indiqué le parquet de Créteil. Il sera jugé ultérieurement par un juge des enfants.
L'auteur de la vidéo toujours recherché. Des poursuites ont aussi été engagées contre X pour l'enregistrement et la diffusion de la vidéo, dont l'auteur n'avait pas encore été identifié dimanche, a indiqué le parquet "Aujourd'hui, les réseaux sociaux amplifient la tentation d'imiter les choses vues à la télévision ou sur Internet. Ils encouragent également des élèves qui se croient malins d'organiser des faits avec pour motivation de les diffuser", a observé le ministre. "Nous devons nous battre contre cela", a-t-il affirmé.
L'exécutif promet un "plan d'actions ambitieux". Dimanche, Jean-Michel Blanquer et Christophe Castaner, qui vient d'être nommé place Beauvau avec l'ambition affichée d'une politique de fermeté, avaient annoncé la réunion d'un "comité stratégique" pour un "plan d'actions ambitieux" contre les violences visant les enseignants. Dans un communiqué commun, les deux ministres avaient condamné "les menaces et avanies" subies par l'enseignante ainsi que la diffusion de la vidéo, où le visage de l'enseignante n'est pas flouté.