Pour l'avocat et "gilet jaune" François Boulo, il y a un mépris de classe envers le mouvement des "gilets jaunes" 2:02
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Thomas Vichard , modifié à
Un an après le début du mouvement des "gilets jaunes", l’avocat et membre du mouvement François Boulo est toujours en colère contre la politique d’Emmanuel Macron. Sur Europe 1, il tire le bilan de cette année de contestation sociale et estime que les "gilets jaunes" n’ont toujours pas été entendus par le gouvernement. 
INTERVIEW

Les "gilets jaunes" fêtent leur premier anniversaire. Un après les premières manifestations, l'avocat François Boulo fait le bilan des réponses apportées par Emmanuel Macron et son gouvernement aux revendications sociales des contestataires. Pour ce soutien au mouvement, le chef de l'Etat a maintenu ses "cadeaux fiscaux" adressés aux ultra-riches. Et les 17 milliards d'euros débloqués en décembre 2018 n'y changent rien. "Emmanuel Macron n'a répondu à aucune revendication. On ne peut pas dire qu'il est accordé quoi que ce soit sur ces 17 milliards d'euros, puisqu’il finance ça par le déficit public ou sur le budget de la sécurité sociale. Concrètement c’est de l’impôt en plus pour la classe moyenne à venir ou des baisses de dépenses publiques dans les services publics", explique François Boulo. 

Pour l'avocat rouennais, le Président aurait dû prendre des mesures différentes pour montrer qu'il avait compris les demandes des "gilets jaunes" : "Il fallait rétablir l’ISF, exonerer à 100% les sommes investies dans le capital des PME, ou encore réserver le CICE aux PME. Autant de mesures que des députés LREM ont validé et pensaient que Macron allait appliquer."

Mépris de classe envers les "gilets jaunes"

Un an après, François Boulo pointe également du doigt le mépris de classe dont seraient victimes les "gilets jaunes". Pour lui, la fracture qui existait déjà entre les membres du mouvement et la classe moyenne supérieure s'est creusée. "Très peu de personnes membres de cette classe sociale se sont rangées derrière les "gilets jaunes". Les classes moyennes supérieures pensent, à raison, être les gagnantes des règles du jeu, sont donc conservatrices et ne veulent pas que cela change", estime l'avocat. 

François Boulo signifie même qu'Emmanuel Macron lui-même a contribué à creuser cette opposition. "75% de Français n’en peuvent plus. La dynamique est mauvaise. Précarité pour les uns, déclassement toujours plus grand pour les autres, il faut qu’il y ait un changement", conclut-il.  

Pour leur premier acte, le 17 novembre 2018, plus de 282.000 manifestants s'étaient pressés dans les rues, au départ contre la hausse des prix des carburants.