600.000 personnes auraient défilé dimanche à Paris pour exprimer leur opposition à la procréation médicalement assistée (PMA), selon les organisateurs de la manifestation. Le chiffre a été annoncé en grande pompe dans la soirée, sur l'écran géant de la Place du 18 juin 1940. Le comptage du cabinet indépendant Occurence, dont plusieurs médias sont partenaires, fait lui état de 74.500 personnes et est plus vraisemblable.
L'ambiance électrique semble en tout cas avoir surpris les manifestants eux-mêmes, comme le reconnaissent Brigitte et Eric, venus de Louviers et de Belfort. "On est très très très heureux qu'il y ait autant de monde, c'est vraiment une réussite prévue par personne ! On espère à 100% que ça va changer, il faut que Macron nous entende... S'il faut, on reviendra encore !", préviennent-elles au micro d'Europe 1.
"En politique, rien n'est jamais joué d'avance"
Le discours d'Agnès Buzyn, ministre de la Santé et des Solidarités, diffusé sur le grand écran, s'est abondamment fait siffler. Les gens ont en revanche applaudi les mentions de "l'intérêt supérieur de l'enfant". Ludovine de La Rochère, la présidente de La Manif pour tous, salue une réussite : "C'est un choix idéologique, un choix politique, et en politique rien n'est jamais joué d'avance, rien n'est inéluctable. Nous devons, nous peuple français, arriver à nous faire entendre. C'est une première manifestation, c'est un avertissement".
Bénédicte, venue de Lyon, abonde dans ce sens. Pour, elle, il n'est pas trop tard pour faire retirer la PMA : "J'y suis frontalement opposée et viscéralement opposée. Est-ce que la médecine est véritablement faite pour accéder aux désirs de tout le monde ? Moi, j'aurais adoré avoir les yeux bleus, ils sont marrons. C'est vraiment désolant. A quoi sert la médecine ? Il faut rappeler aux médecins leur serment d'Hippocrate sinon jusqu'où vont-il aller ?".
"Une droite honteuse laisse le champ libre à d'autres partis"
Une fois les discours des organisateurs terminés, les manifestants ont commencé à quitter la place. Les plus motivés, eux, semblaient vouloir rester encore pour profiter jusqu'au bout de cette manifestation. Il y avait par ailleurs peu d'élus présents. Chez Les Républicains, François-Xavier Bellamy était sur place, tout comme Guillaume Larrivé. Il y avait aussi Julien Aubert, député et candidat à la présidence des Républicains : "Je crois qu'une droite qui n'assume pas d'être de droite, ou qui est une droite honteuse qui a peur de se manifester, laisse le champ libre à d'autres partis politiques".