Plus d'un millier de salariés de la petite enfance ont manifesté jeudi matin à Paris contre une réforme des normes encadrant les modes de garde, dont ils craignent qu'elle se fasse au détriment des enfants et de leurs conditions de travail. D'autres rassemblements doivent se tenir en régions, à l'appel du collectif "Pas de bébé à la consigne" qui dénonce la "simplification du cadre normatif" applicable aux "différents modes d'accueil du jeune enfant", que le gouvernement doit mener par ordonnance.
Les manifestants étaient rassemblés à Paris dans la matinée sous le soleil devant le ministère des Solidarités et de la Santé dans une ambiance bruyante et bon enfant, avec cornes de brume et slogans scandés à tue-tête. Une manifestante arborait un poupon en plastique au bout d'une perche, affublé d'une étiquette "bébé en colère". Sur les banderoles : "la couche est pleine", "la santé de l'enfant et sa sécurité sont en danger" ou encore "les enfants ne sont pas du bétail, les normes d'encadrement ne sont pas un détail".
Crèches en grève ! ✊ Entre 300 et 400 professionnels de la petite enfance manifestent ce jeudi 28 mars à Nice contre un projet de loi du gouvernement. Ils craignent la dégradation de l'accueil des enfants et de leurs conditions de travail. ► https://t.co/6aNF6ZxBgPpic.twitter.com/VSsuge5ymQ
— France 3 Côte d'Azur (@F3cotedazur) 28 mars 2019
Dégradations des conditions de travail
Les personnels des crèches craignent un alignement vers le bas des normes réglementaires : le taux d'encadrement des bambins pourrait être abaissé, de même que le niveau de diplômes exigés pour les professionnels, ainsi que la superficie minimale des locaux où sont accueillis les enfants.
A Marseille, 5 crèches municipales sont totalement fermées et 18 partiellement sur un total de 58 crèches, selon la mairie. Le taux de gréviste est de 12,14%, selon la même source. A Nice les trois-quarts des crèches municipales (20 sur 27) sont fermées ce jeudi et un rassemblement est prévu place Garibaldi auquel devraient se joindre des assistantes maternelles "gilets roses" dont le droit à l'allocation chômage entre deux contrats est mis à mal. "On évoque un taux d'encadrement d'un professionnel pour 6 ou 7 bébés, contre 1 pour 5 actuellement. Ce serait une régression hallucinante", a expliqué Julie Marty Pichon, au nom du collectif "Pas de bébé à la consigne".