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"Marche de la colère" des policiers : "Il faut mettre de l'humanité dans les équipes", préconise Jean-Marie Godard

Ugo Pascolo . 1 min

Pour l'auteur de "Paroles de flics. L'enquête choc", la colère des policiers existe depuis des années et est due à une déshumanisation de l'uniforme. Il explique au micro d'Europe 1 comment est-on passé d'une foule qui applaudit ses forces de l'ordre avec les attentats de Charlie, aux 52 suicides de policiers en 2019.

Ils étaient près de 22.000 personnes, une mobilisation inédite depuis près de 20 ans. À l'appel d'une large intersyndicale, des milliers de policiers ont défilé ce mercredi après-midi à Paris pour une "marche de la colère" sur fond de malaise de l'institution , de hausse des suicides et de réforme des retraites. Une colère qui n'est pas nouvelle, puisqu'elle "existe depuis des années dans les rangs de la police", rappelle Jean-Marie Godard, auteur de "Paroles de flics. L'enquête choc", un ouvrage qui explore le malaise au sein des forces de l'ordre à travers des témoignages anonymes de policiers. 

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Invité du grand journal du soir d'Europe 1 mercredi, le journaliste refait le fil des dernières années : "Il y a eu 2015, les attentats, Charlie, la grande marche de janvier, on se rappelle de ses images où des cars de police traverse la foule qui applaudit. Et derrière ça s’est arrêté". Du soutien à une critique acerbe en seulement quatre ans explique en partie par une déshumanisation de l'uniforme : "On a eu tendance a oublié que derrière le matricule, il y a des hommes, des femmes, des familles, des êtres humains !"

"Avec les réseaux sociaux, l'usage de la force par la police est systématiquement contesté"

Une dérive que l'on peut en partie imputer à la politique du chiffre mais aussi aux événements sociétaux. "Après 2015 il y a eu les manifestations contre la loi Travail, avec beaucoup de maintien de l'ordre dans des manifestations parfois violentes", avance le spécialiste.

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"Mais avec les réseaux sociaux, l'usage de la force par la police est systématiquement contesté, et encore plus depuis la crise des 'gilets jaunes' : on a mobilisé un nombre inédit de policiers, ce qui a conduit à faire un maintien de l'ordre avec pleins de failles. On a sorti des policiers de leur quotidien, on leur a mis un casque, et on les a envoyés dans les rues", résume le spécialiste. Pour remédier à une situation qui a conduit à la mort de 35 policiers en 2018 et 52 en 2019, Jean-Marie Godard préconise donc de "remettre de l'humanité dans les équipes, les gens ont l'impression d'être des numéros !". 

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