Ce lundi, la vaste opération de reprise en main de Mayotte est lancée. Le 101e département français est en proie à une immigration incontrôlable venue de l’île voisine des Comores. Expulsions de migrants, destructions de bidonvilles, les forces de l’ordre font face aussi à une insécurité grandissante, surtout à une délinquance crapuleuse. Des bandes de jeunes dépouillent les habitants et s’en prennent aux policiers, comme a pu le constater Europe 1, présente à Mayotte.
Deux types de menace
L’attaque a été rapide avec une pluie de cailloux et de pavés. Les hommes du commandant Daniel viennent d’être visés par des jeunes venus des bidonvilles de Mamoudzou. "Dans les hauteurs, ils se préparaient étant donné qu'on les a embêtés, en quelque sorte. Pour l'instant, ils sont en train de mettre en place un plan", constate un gendarme mahorais. Ces assaillants âgés de 12 à 20 ans sèment la terreur une fois la nuit tombée. Le Commissaire Philippe Friedrich, chef de la sécurité publique, fait face à deux types de menaces. "Il y a l'attaque crapuleuse. On coupe des routes, on caillasse des voitures, on casse les vitres, on menace les conducteurs et on les dépouille. Et il y a aussi la confrontation avec la police. Je montre que je suis là et qu'on n'a pas peur de vous et qu'on vous attend. Donc on caillasse une voiture, on se replie et ça part à la courette", détaille-t-il au micro d'Europe 1.
Environ soixante bandes sont recensées à Mayotte, dont certaines très bien organisées. "On a même eu une séquence il y a une quinzaine de jours ou trois semaines avec des jets de bouteilles enflammées. Donc ça se prépare. Ce n'est pas quelque chose qu'on décide à la dernière minute", affirme le Commissaire. À la demande des habitants, la présence policière s’intensifie à Mayotte mais fait craindre le retour des émeutes.