Trois nouveaux suspects ont été interpellés lundi et placés en garde à vue dans l'enquête sur les activités du groupe d'ultradroite "AFO" soupçonné par la justice de vouloir attaquer des cibles liées à l'islam radical, a appris l'AFP de source judiciaire, confirmant une information du Parisien.
Menées par les hommes de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), ces nouvelles arrestations - deux femmes et un homme - sont intervenues à la demande du juge antiterroriste en charge du dossier. Les gardes à vue peuvent s'étendre jusqu'à 96 heures, comme le prévoient les textes en matière de lutte antiterroriste.
Ils sont soupçonnés d'avoir voulu empoisonner de la nourriture halal. Les enquêteurs s'interrogent sur leur rôle éventuel au sein du groupuscule "Actions des forces opérationnelles" (AFO) visé en juin dernier par un important coup de filet. Dix de ses membres présumés dont son probable chef de file, un policier à la retraite qui entendait "durcir l'action" du groupe selon une source proche de l'enquête, ont été mis en examen le 27 juin, notamment pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle".
Selon Le Parisien, les enquêteurs soupçonnent les trois nouveaux suspects d'avoir voulu prendre part à un projet d'empoisonnement de nourriture halal dans des supermarchés.
Ce dernier qui avait sollicité un débat différé sur sa détention provisoire a été remis en liberté sous contrôle judiciaire le 29 juin tout comme un autre membre présumé de la cellule. Le parquet de Paris a toutefois fait appel de la décision du juge des libertés et de la détention (JLD) concernant le policier retraité. Quatre autres suspects avaient été placés en détention provisoire.
Un groupuscule qui veut lutter "contre le péril islamiste". Ce groupuscule d'inspiration survivaliste, qui affiche son ambition de lutter "contre le péril islamiste", avait évoqué des projets d'attaques contre des islamistes sortant de prison ou des mosquées radicales. Trente-six armes à feu et des milliers de munitions ont été retrouvées lors de perquisitions chez des suspects, y compris des éléments entrant dans la fabrication d'explosifs de type TATP.
Des investigations lancées mi-avril par le parquet avaient permis aux policiers de la DGSI d'établir que des membres "cherchaient à se procurer des armes" et que certains "avaient testé des explosifs et des grenades de confection artisanale". Sur la base de ces éléments, le parquet avait ouvert une information judiciaire le 14 juin, conduisant à ce coup de filet dix jours plus tard en Corse, en Charente-Maritime, dans la Vienne et en région parisienne.