Trois enfants sont morts dimanche en glissant dans un lac en Saône-et-Loire et un homme de 64 ans s'est lui aussi noyé dans une rivière de Gironde lundi. Chaque été, la noyade est la cause de 500 morts accidentelles de personnes de tous âges, selon le Bulletin épidémiologique hebdomadaire. Elle concerne notamment aussi bien de bons nageurs qui ont surestimé leurs capacités, que des personnes qui ne savent pas nager ou encore des enfants. Alors pour éviter de tels drames, certaines précautions sont indiquées en fonction du lieu de baignade. Explications.
Dans la mer
Ne présumez pas de vos forces. En plein été, difficile de résister à l'envie de se rafraîchir par une baignade en pleine mer. Mais lorsque vous arrivez sur la plage, ne vous précipitez pas immédiatement dans l'eau. Assurez-vous d'abord que votre peau n'est pas trop chaude (pour éviter les risques d'hydrocution) et que vous n'avez pas bu d'alcool. De même, ne présumez pas trop de vos forces. Même si vous êtes un bon nageur, aller jusqu'à la bouée qui délimite la zone de baignade peut être épuisant.
Quant aux enfants, le port de brassards homologués CE et norme NF 13138-1 est recommandé. Les parents sont également invités à apprendre à nager aux enfants dès 4 ans.
Une plage surveillée. Choisissez d'abord une zone surveillée car c'est là où les équipes de secours interviennent le plus rapidement. En revanche, vous êtes toujours responsable de vos enfants et ne devez pas les quitter des yeux qu'ils soient dans l'eau ou seulement à proximité, rappelle Santé Publique France.
Un drapeau vert. Vérifiez également que le drapeau de baignade est vert (il est affiché généralement sur le poste de secours de la plage). S'il est jaune, cela signifie que la baignade est dangereuse mais surveillée. Quant au fanion rouge, il indique que la baignade est interdite car jugée trop dangereuse. Ce signal peut changer au cours de la journée en fonction de l'évolution des conditions météo.
Différents courants. La mer est également traversée par plusieurs types de courant qui peuvent piéger un nageur (même aguerri) non averti. Le courant de la marée descendante emporte vers le large. Si vous sentez qu'il vous domine, n'essayez pas de lutter, vous pourriez vous épuiser. Laissez-vous porter ou bien tentez de nager à 90 degrés dans le sens du courant pour tenter d'en sortir.
Les vagues provoquent également de forts courants qui peuvent piéger les baigneurs. Ceux-ci dépendent de la configuration de la plage. On parle de courant de retrait pour une plage en pente, latéral si l'évacuation de l'eau se fait sur les deux côtés ou encore de courant des baïnes lorsque l'eau emmène les baigneurs le long de la côte. Ce dernier type de courant est particulièrement fréquent sur les plages de Gironde. On peut repérer les endroits propices à ce phénomène aux replis de sable qui forment des piscines naturelles à marée basse. Dans tous les cas, mieux vaut se laisser porter et de tenter de sortir du flux sans s'épuiser.
Dans un cours d'eau ou un lac
Une profondeur insoupçonnée. Les rivières, les fleuves et lacs présentent eux aussi un risque de noyade. Le premier danger dont il convient de vous méfier est la profondeur. Contrairement à une plage qui peut être en pente douce, la différence de profondeur entre les berges et le cours d'eau ou le lac peut être soudain. Vous pouvez donc perdre pied immédiatement après être entré dans l'eau ou encore vous faire surprendre par un trou ou une fosse au cours de votre baignade.
Des températures fraîches. L'eau des lacs et cours d'eau est souvent fraîche. Si vous vous êtes exposé au soleil avant votre baignade, vous pouvez alors subir une hydrocution et tomber à pic. Par ailleurs, le corps a tendance à s'épuiser plus vite dans un environnement frais. Ne restez donc pas trop longtemps dans l'eau.
Des courants parfois forts. Les rivières et les fleuves sont eux aussi soumis à des courants qui peuvent être forts. Et s'ils ne le sont pas là où vous êtes entré dans l'eau, ils peuvent apparaître en d'autres endroits du cours d'eau à cause notamment de l'effet de tourbillon ou baïnes comme dans la mer.
Des activités potentiellement dangereuses. Quant aux activités nautiques (ski nautique, kayak, canoë...) qui se pratiquent en eau douce, assurez-vous d'avoir un matériel de protection adéquat (casque et gilet de sauvetage par exemple) et d'être encadré par un professionnel.
Dans une piscine publique ou privée
Une sécurité obligatoire. Depuis 2004, des dispositifs de sécurité sont obligatoires pour les piscines particulières enterrées ou semi-enterrées. Les propriétaires doivent être équipés de barrières, d'abris de piscine ou de couvertures pour condamner l'accès aux piscines lorsqu'elles ne sont pas surveillées. Des alarmes sonores sont également requises pour informer de la chute d'un enfant dans l'eau.
Ayez les moyens d'intervenir. Santé publique France recommande également de garder une perche, une bouée et un téléphone à portée de bain lors de la baignade pour être à même d'intervenir rapidement. L'institut conseille également de sortir de l'eau tout objet flottant (jouets, bouées, objets gonflables) lorsque personne ne se baigne, pour que les enfants ne soient pas tenter de les attraper.
Attention aux comportements. Quant aux piscines publiques, les accidents mortels y restent rares grâce notamment à la surveillance des maîtres-nageurs. Néanmoins les accidents sont souvent dus à des comportements à risque comme la pratique de l'apnée. La surveillance parentale et la prévention des risques restent donc primordiaux.
L'eau, un vrai danger pour tous. Les principales victimes de noyades sont les enfants de moins de six ans, les personnes de plus de 45 ans (qui souvent ne savent pas nager et/ou présument de leurs force) et les deux tiers des adultes sont des hommes.
Un enfant peut se noyer en trois minutes dans 20 centimètres d'eau et sans faire de bruit ni d'éclaboussure. C'est pourquoi il est recommandé de les surveiller à proximité de tout récipient contenant de l'eau, que ce soit une baignoire, une bassine, un seau ou une petite piscine gonflable. La noyade est la première cause de mortalité accidentelle chez les enfants, devant les suffocations, les accidents par le feu et les chutes.