Jean-Paul II et Jean XXIII sont les deux dernières personnalités a avoir été canonisées, en 2014. Mais le pape François va réitérer ce rituel exceptionnel pour Mère Teresa, qui sera mise à l'honneur dimanche prochain à Rome. Cette Indienne d'origine albanaise, née en 1910 et décédée en 1997, a consacré sa vie à venir en aide aux pauvres de Calcutta, en Inde, puis du monde entier. Elle avait reçu le prix Nobel de la Paix en 1979.
Mais qui peut être canonisé ? Quelles sont conditions pour y accéder ? Comment choisit-on les personnes à canoniser ? Europe1.fr fait le point sur toutes les étapes de cet événement catholique.
Être canonisé, ça signifie quoi ? Mère Teresa va être déclarée sainte par le pape François et donc ajouter son nom à la longue liste des saints reconnus. L'Eglise catholique estime donc que sa vie a été empreinte d'une telle perfection chrétienne qu'elle peut être donnée en exemple pour les catholiques. Un état de grâce qui ne peut être déclarée que par le Pape, en respectant certains critères et une procédure bien précis. D'abord, il faut que quelqu'un en fasse la demande de canonisation concernant une personnalité à un évêque. Ensuite, la "candidature" du chrétien doit répondre à trois critères : être mort, avec mené une vie exemplaire et avoir accompli au moins deux miracles.
Être décédé depuis au moins cinq ans. Pour éviter de confondre "réputation de sainteté" et "sainteté" en tant que telle, il faut laisser reposer la ferveur des fidèles pendant cinq ans. Mais comme pour toute règle, il existe des exceptions. La dernière en date n'est pas si ancienne puisqu'il s'agit de Jean-Paul II. Le pape Benoît XVI avant lancé la procédure à peine un mois et demi après sa mort, le 2 avril 2005. Mère Teresa, morte à Calcutta le 5 septembre 1997, a elle largement dépassé le délai requis.
Avoir mené une vie chrétienne exemplaire. La personne canonisée doit avoir fait de son mieux tout au long de sa vie pour se rapprocher des valeurs de l'Evangile. Pour établir ces vertus, un dossier est constitué et la procédure prend la forme d'un procès canonique avec un théologien, spécialiste de droit canonique et d'histoire, comme avocat. Pour attester de cette vie de sainte, l'évêque qui a été saisi, le pape dans le cas de Mère Teresa, peut assigner le titre de "vénérable" à la personne candidate. C'est la première étape vers la canonisation.
Le dossier est ensuite examiné une seconde fois par la "congrégation pour la cause des saints", à Rome, qui va examiner ce que le candidat a fait de bien ou de moins bien dans sa vie. Il y a même un contradicteur chargé de se faire "l'avocat du diable". Une fois cette étape passée, le candidat peut être proclamé "bienheureux", on dit alors qu'il est béatifié. C'est le cas de Mère Teresa depuis 2003.
Avoir réalisé au moins deux miracles. Si un seul miracle est nécessaire pour atteindre la béatification, un deuxième doit être authentifié pour la canonisation. Et il faut que ces miracles soient postérieurs à la mort du candidat à la sainteté. Là encore, il existe des exceptions. Jean XXIII n'en aurait ainsi accompli qu'un seul.
Mais pour Mère Teresa, le compte est bon. Un expert médecin nommé par le Vatican a reconnu ses deux miracles. Un an après sa mort, Mère Teresa aurait ainsi guéri une jeune femme bengalie de 30 ans souffrant d'une tumeur abdominale, un premier miracle que le Vatican a reconnu en 2002, rappelle France 24. Treize ans plus tard, le Pape François a également reconnu la guérison inexplicable d'un Brésilien souffrant de tumeurs multiples au cerveau.
Une fois ces trois étapes franchies avec succès, le rituel peut avoir lieu. Pour la religieuse indienne, la cérémonie se déroulera en grande pompe à Rome, dimanche.