Le préfet du Pas-de-Calais a vivement critiqué jeudi sur Twitter l'écrivain et chroniqueur Yann Moix, qui dénonce des "actes de barbarie" des forces de l'ordre à Calais, l'accusant de duplicité.
"Deux Yann Moix". "Il y a à l'évidence deux Yann Moix", écrit le préfet Fabien Sudry dans une lettre qu'il lui adresse sur le réseau social. "Le premier, à qui j'ai parlé au téléphone, m'expliquait en s'excusant qu'il avait été 'outrancier' sur le plateau d'On n'est pas couché [...] et mentionnait que 'quelques pourcentages seulement' des images qu'il avait filmées montraient ce qu'il appelait des 'violences policières", écrit Fabien Sudry, se référant au documentaire de Yann Moix devant être diffusé en mai, et dont certaines images sont déjà accessibles.
#Calais#Migrants@libe Ci-dessous la réponse de Fabien SUDRY à Yann MOIX pic.twitter.com/b8MyD0aMh4
— Préfet Pas-de-Calais (@Prefet62) January 25, 2018
"Brûlot dans Libération". "Le second, auteur d'un brûlot dans Libération [lundi, ndlr], semble découvrir qu'il est très légitimement fait usage proportionné de gaz lacrymogène à chaque fois que cela est nécessaire pour empêcher l'intrusion de migrants dans le Tunnel sous la Manche ou dans le port de Calais [...] ou pour protéger les transporteurs routiers", poursuit le préfet, qui dit avoir demandé que les images en question soit "soigneusement examinées pour déterminer les faits" dénoncés.
Dans un tribune publiée lundi dans Libération sous le titre "Monsieur le président de la République, chaque jour, vous humiliez la France en humiliant les exilés", l'auteur français, dénonce des "actes de barbarie" à l'encontre des migrants, photos et vidéo à l'appui. Il accuse Emmanuel Macron d'ordonner aux forces de l'ordre des "actions souillant la dignité de l'homme", comme l'usage de gaz, dans ce qu'il qualifie de "protocole de la bavure".
"Je ne comprends pas pourquoi vous refusez de saisir la justice." "Cette accusation est d’une telle gravité que je ne comprends pas pourquoi vous refusez de saisir la justice et de lui confier vos enregistrements pour que la vérité soit établie", lui répond Fabien Sudry. Aucun agent de la force publique, souligne-t-il, ne "reçoit, ni n'a reçu, d'instructions contraires à la déontologie".
Yann Moix soutient que des agents "frappent, gazent, caillassent, briment, humilient des adolescents, des jeunes femmes et des jeunes hommes dans la détresse et le dénuement". "Vous avez choisi, Monsieur le chroniqueur, de servir la calomnie pour salir l'honneur des serviteurs de l’Etat", écrit le préfet : "Vos affirmations infamantes pour les forces de sécurité (…) vous disqualifient désormais pour parler au nom des migrants et en défense de leurs droits (…)."