Le meurtrier présumé d'un contrôleur aérien de l'aéroport de Bâle-Mulhouse, introuvable depuis 2011, pourrait se trouver à Hong Kong où il a été repéré il y a plusieurs années, a-t-on appris vendredi auprès du parquet de Mulhouse. Le Français "Karim Ouali a été repéré à Hong Kong dès 2011, puis a été arrêté pour détention d'un faux passeport en 2014 et l'on peut suivre sa trace jusqu'en 2016", a expliqué à l'AFP la procureure de la République de Mulhouse, Edwige Roux-Morizot.
"On peut penser qu'il est toujours à Hong Kong où il pourrait vivre clandestinement", son passeport falsifié ayant été récupéré par les autorités hongkongaises, a-t-elle ajouté. Les informations sur sa localisation ne sont arrivées "que plusieurs années plus tard" au juge d'instruction chargé du dossier à Mulhouse, qui a émis une commission rogatoire internationale en 2018. Alors contrôleur aérien stagiaire à Bâle-Mulhouse, Karim Ouali, qui aurait aujourd'hui 43 ans, a été rapidement soupçonné du meurtre de Jean Meyer, 34 ans, découvert le 27 avril 2011 gisant dans son sang au pied d'un escalier menant à la tour de contrôle de l'aéroport. Selon l'autopsie, l'homme est décédé de huit à dix coups de couteau.
Le meurtrier présumé pourrait être jugé en 2020
Le meurtrier présumé avait été vu par des témoins quittant précipitamment l'aéroport après le meurtre, avant de disparaître. "Je suis satisfait que cet individu soit vivant et qu'il soit localisé", a déclaré Me Thierry Moser, avocat de la famille de Jean Meyer reçue jeudi par le juge d'instruction en présence de la procureure. "C'est une satisfaction évidente mais nous restons dans l'expectative et la prudence", a ajouté l'avocat, espérant le "concours actif de l'autorité judiciaire de Hong Kong" pour l'appréhender et l'extrader.
Si ce n'était pas le cas dans les mois qui viennent, il pourrait tout de même être jugé devant les assises en 2020, "dans le cadre d'un procès en défaut criminel", a indiqué la procureure de Mulhouse, évoquant "des indices très graves et très concordants" à l'encontre de Karim Ouali. "Les éléments qu'on a au dossier justifieraient évidemment, même sans qu'il soit entendu, un renvoi devant une cour d'assises", a poursuivi Edwige Roux-Morizot.
Présenté comme dépressif, perturbé psychologiquement et se sentant persécuté par ses collègues, Karim Ouali était en arrêt de travail mais avait conservé ses badges et les clés sécurisées lui permettant d'accéder à la tour de contrôle, ce qui avait valu à l'Etat d'être condamné pour faute en mai. Se disant victime de racisme, il avait envoyé le jour du drame un courrier délirant et menaçant à ses collègues de la DGAC.