"Je m'en prends à Emmanuel Macron pour espérer un effet de résonance". Invité d'Europe 1 Matin mercredi Yann Moix, écrivain et critique dans l'émission On n'est pas couché, qui a déjà interpellé Emmanuel Macron sur sa politique migratoire en janvier dernier, signe une lettre ouverte au président de la République, intitulée "Dehors" à paraître ce mercredi chez Grasset, pour dénoncer à nouveau la politique migratoire du chef de l'Etat.
"Un ailleurs total". "Ce que j'écris est à peine suffisant pour dire l'iniquité et la cruauté de ce que l'on voit à Calais", explique Yann Moix au micro d'Europe 1 en réponse à la violence assumée de ses propos à l'encontre d'Emmanuel Macron ou de Gérard Collomb qu'il qualifie de "cerbère lyonnais". "En me rendant à Calais, j'ai découvert un ailleurs total : un pays qui n'est situé ni en France, ni en Érythrée, ni en Afghanistan, mais ailleurs. (...) Et la chose la plus grave qui s'y déroule est l'évaluation de minorité fait par des institutionnels, notamment la Croix Rouge, qui essaye de tout faire pour qu'un jeune ne soit pas considéré comme majeur, sinon la France est obligée de l'héberger", explique l'écrivain.
"La France est tout à fait capable d'intégrer ces jeunes". "On se sert d'un test qui date des années 1930 pour déterminer leur âge dont la marge d'erreur est de deux ans. Et une fois qu'on a déterminé qu'ils sont majeurs, on leur donner une lettre écrite dans un Français byzantin, pour leur expliquer qu'ils ont des droits, c'est absolument cynique", détaille-t-il. "Il faut comprendre que les exilés sont dans une souricière : ils ne peuvent pas rentrer chez eux pour des raisons évidentes et même temps, il y a des murs de barbelés, des détecteurs de CO² dans les camions et des détecteurs de pulsations cardiaques pour les empêcher de passer la frontière", détaille le critique.
"Nous sommes dans une situation absurde où nous faisons le travail de garde-barrière pour l'Angleterre, mais la France est tout à fait capable d'intégrer ces jeunes", avance Yann Moix. Avant de se livrer à une ultime révélation : "J'ai failli intituler mon livre 'Dégage', parce que c'est le seul mot que les Érythréens connaissent en Français, les seuls mots que les flics leur disent. Mais ça faisait trop Jean-Luc Mélenchon".