Alors que l'Europe est au centre des critiques pour sa gestion du problème migratoire, Bernard Cazeneuve a annoncé vendredi la tenue d'une réunion européenne sur cette question à Paris, "mi-octobre". Seront présents les ministres européens de l'Intérieur et des Affaires étrangères, qui se rendront ensuite à Berlin, a indiqué le ministre français. Cette réunion aura pour but de préparer le sommet européen de La Valette en novembre, consacré à la coopération avec les pays africains, a indiqué Bernard Cazeneuve.
En coopération avec les pays africains. "Nous voulons aboutir à ce que les 'hot spots' soient érigés d'ici la fin de l'année en Grèce et en Italie", a assuré le ministre allemand, qui a rencontré Bernard Cazeneuve vendredi. Thomas de Maizière faisait ainsi en allusion à ces centres de tri en Grèce ou en Italie destinés à faire la distinction entre personnes pouvant relever du statut de réfugiés et migrants économiques irréguliers.
Le ministre allemand de l'Intérieur a souhaité que la Commission européenne fasse avancer les accords de réadmission avec les pays où les migrants peuvent retourner "sans craindre de persécutions", la règle devant être "une aide seulement s'il y a une possibilité de faire réadmettre les ressortissants de ces pays". Il faut pour cela "qu'une discussion s'engage avec les pays de provenance" pour faciliter le retour des personnes en situation irrégulière sur le territoire européen, a de son côté affirmé Bernard Cazeneuve.
A Malte, les Européens comptent obtenir des pays africains invités qu'ils intensifient leurs efforts pour empêcher les migrants de tenter la traversée de la Méditerranée, et qu'ils mettent effectivement en oeuvre les accords passés avec les pays européens pour reprendre leurs ressortissants.
L'Europe pointée du doigt. Bernard Cazeneuve a jugé "inacceptable que les institutions européennes continuent à travailler à la lenteur actuelle", car il se passe selon lui "trop peu dans la mise en oeuvre des décisions qui ont déjà été prises". Le Haut commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Antonio Guterres, a épinglé un nouvelle fois l'Europe, enfermée "dans une situation de déni". Au début du mois d'août, c'était l'ONU qui avait critiqué la France, le Royaume-Uni et la Grèce sur la manière dont ils géraient l'arrivée de migrants sur leurs sols. Pour les sept premiers mois de l'année 2015, l'Union européenne a accueilli autant de migrants que l'année précédente.
Mercredi, Londres a annoncé une nouvelle enveloppe de 10 millions d'euros sur deux ans pour la prise en charge des migrants à Calais, qui subit depuis quelques mois un afflux massif de déplacés souhaitant rejoindre le Royaume-Uni. Plusieurs d'entre eux ont laissé leur vie en tentant de forcer le passage sur le site d'Eurotunnel.