Plusieurs personnalités -- hommes politiques de gauche, cinéastes, acteurs et dirigeants d'associations humanitaires -- ont signé vendredi une lettre ouverte au président Emmanuel Macron pour lui demander "que les violences cessent" envers les migrants à Calais. "M. le Président, faites cesser ces violences envers les migrants !" demande cette lettre signée par l'acteur Omar Sy et la chanteuse Christine and the Queens, les réalisateurs Laurent Cantet et Céline Sciamma, les députés européens Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon ou encore les dirigeants de la LDH, Malik Salemkour, et de Médecins du Monde, Françoise Sivignon.
Le Défenseur des droits aussi inquiet. Depuis le démantèlement de la "Jungle" de Calais fin octobre 2016, les associations s'emploient à apporter aux quelque 600 migrants sur place "ce qu'il y a de plus élémentaire: de l'eau et de la nourriture", ajoute la lettre publiée sur le Bondy Blog. "Voilà deux semaines que les autorités rendent cette tâche difficile", et que "des officiers de police interdisent à des migrants de se rendre à une distribution de vivres", ajoutent les signataires, en s'interrogeant : "Qui donne ces ordres ? Est-ce faire honneur aux policiers que de les assigner à des tâches si inhumaines ?"
ns pouvons ts 1 jour devenir l'1 de ces hommes,de ces femmes.faisons en sorte qu'ils soient traités comme ns aimerions l'être à leur place.
— Omar Sy (@OmarSy) 16 juin 2017
La lettre reprend largement le constat du Défenseur des droits Jacques Toubon qui s'était inquiété mercredi d'"atteintes aux droits fondamentaux" des migrants à Calais "d'une exceptionnelle et inédite gravité", et avait dénoncé "des conditions de vie inhumaines" et une "sorte de traque". "Vous avez le pouvoir d'agir afin que ces pressions cessent dans l'heure" et au delà "de mettre en place une politique migratoire digne", ajoute cette lettre, signée également par l'essayiste Raphaël Glucksmann et l'historien Benjamin Stora, l'écrivain Édouard Louis, l'Auberge des migrants et le Syndicat de la magistrature. "Il n'est pas question de sacrifier la raison au cœur" mais "seulement, au lieu de mener une politique inutile et inutilement violente, de respecter les droits humains", soulignent-ils.