Le nombre de mineurs isolés dans les camps de Calais a plus que doublé en trois mois, et frôlait fin août les 900, "dont le plus jeune n'a que dix ans", selon un recensement mené par l'ONG France terre d'asile.
Une augmentation du nombre de migrants à Calais. Du 24 au 26 août 2016, ce recensement a permis d'identifier "861 mineurs isolés étrangers à Calais", dont "627 vivent dans les camps de la jungle, 202 sont présents au Centre d'accueil provisoire et 32 sont hébergés au Centre pour femmes", indique l'association dans un communiqué mardi. "Lors du dernier recensement du 10 mai, 343 mineurs isolés étrangers avaient été repérés, ce qui représente une augmentation de 151%", une hausse jugée par l'association "proportionnelle à l'augmentation de migrants présents dans les camps de Calais (près de 9.000 aujourd'hui)".
Une situation inquiétante. Sur la base de ce chiffrage, les mineurs isolés, "majoritairement originaires du Soudan, d'Afghanistan, d'Érythrée et d'Éthiopie", représentent "10% de la population migrante à Calais", ajoute France terre d'asile. La préfecture du Pas-de-Calais avait de son côté fait état de 6.900 personnes dans la "Jungle" le 19 août. "La situation est inquiétante et les besoins de prise en charge d'urgence et pérenne sont immenses", ajoute l'association, qui juge "urgent de trouver des réponses adaptées à chacun de ces mineurs".
Un besoin de regroupement familial. Notamment "les mineurs isolés étrangers ayant de la famille au Royaume-Uni doivent bénéficier de la procédure de réunification familiale", qui a déjà été utilisée pour une cinquantaine de jeunes, estime France terre d'asile. La préfecture avait assuré dans un communiqué le 19 août que "les demandes de rapprochement familial sont traitées le jour même par la sous-préfecture de Calais et transmises directement aux autorités britanniques", en soulignant que "les services de l'Etat sont pleinement mobilisés" sur le sujet.
Par ailleurs les jeunes souhaitant rester en France "doivent bénéficier d'une mesure de protection prononcée par le juge des enfants et être accueillis, au titre de l'aide sociale à l'enfance, dans une structure adaptée jusqu'à leurs 18 ans", plaide France terre d'asile. Ce recensement des jeunes isolés a été réalisé un mois avant l'ouverture, par l'Etat, d'un centre pour mineurs étrangers non accompagnés d'une capacité de 72 places dans la "Jungle" fin septembre.