A Millas, dans les Pyrénées-Orientales, les enfants reprennent lundi matin le chemin de l'école dans une ambiance lourde après le terrible accident entre un car scolaire et un TER qui a fait six morts à la mi-décembre. Sur place, les habitants connaissaient de près ou de loin la conductrice du bus et le village affiche sa solidarité.
"Sa version est tout à fait possible". C'est sur le réseau social Facebook que beaucoup ont décidé d'afficher leur soutien la conductrice en créant des pages, en changeant leur photo de profil ou en partageant la pétition de soutien en ligne qui a déjà récolté plus de 60.000 signatures. Autour de Millas, on refuse de l'accabler : "La pauvre, dès le départ, ils ont dit que c'était elle sans avoir aucune preuve de rien", explique une femme. Une autre abonde : "Sa version (que les barrières étaient levées et qu'aucun signal ne s'est déclenché, ndlr.) est tout à fait possible. Je pense que cette femme aujourd'hui doit vivre un drame aussi. Elle est détruite, je pense qu'elle en aura pour toute sa vie."
"Des comportements déplacés". Mais d'autres, à l'inverse, trouvent ce soutien prématuré. "Tant que l'enquête n'est pas finie, je trouve déplacés ces comportements. On ne sait pas ce qui s'est passé. Il faut laisser faire la justice et les enquêteurs", indique une autre femme. Certaines familles ont également réagi par la voix de leur avocate parlant d'une "pétition inadmissible". Dans un message posté sur les réseaux sociaux, la tante d'un enfant tué dans l'accident l'a qualifiée d'"indécente", demandant à tous de ne pas la relayer.