C'est un sentier glissant sur lequel le ministre de l'Éducation nationale, Pap Ndiaye, s'engage. Faut-il imposer la mixité sociale dans les écoles privées ? Jusqu'à présent, ses prédécesseurs avaient évité la question, mais Pap Ndiaye confie ne pas s'opposer à l'idée. Mieux, "le texte est pratiquement prêt", explique-t-il. Il prévoit notamment une batterie de mesures et des sanctions pour les établissements qui ne respecteraient pas un certain quota.
Éviter les éléments perturbateurs
Des déclarations, qui laissent de marbre devant les établissements privés. Devant la grille de ce collège parisien, Chantal attend Mathilde, sa fille, scolarisée dans le privé depuis la maternelle. "Si on met nos enfants ou petits enfants dans des écoles privées, c'est pour éviter" au maximum les élèves turbulents, explique-t-elle au micro d'Europe 1. "Il y a des élèves qui viennent du public ici, et qui mettent la zizanie" pendant les cours, poursuit-elle, agacée par ce genre de comportements.
Un peu plus loin, Cédric, le papa de Thomas également scolarisé dans ce collège privé parisien, la mission du ministre de l'Éducation est avant tout de guérir les maux du public. "Il faut qu'il fasse quelque chose pour les établissements publics. Je connais plein de profs qui sont payés pour se faire insulter. Et la problématique, ce n'est pas forcément la mixité. C'est vraiment un problème d'intégration et il est temps de réagir", estime-t-il.
Des règles qui interrogent
Si certains parents s'opposent, d'autres semblent plus ouvert sur la question, mais s'interrogent sur les règles voulues par le ministère. "Ce ne sont pas des choses qui se forcent" juge Marion. "Je suis contre les quotas, les choses comme ça. Je ne sais pas si à neuf ans, ils savent ce que c'est que la mixité sociale. Pour eux, ce ne sont que leurs copains et c'est tout".
Un avis partagé par les syndicats du privé, qui appelle à ne pas mettre de contrainte sur le recrutement des élèves pour leurs établissements.