Il en a fait sa "priorité". Le ministre de l'Éducation présente ce jeudi son plan pour renforcer la mixité sociale à l'école. L'arsenal était attendu depuis des mois et concernera à ce stade uniquement l'enseignement public. Pap Ndiaye a déjà évoqué plusieurs leviers : la création de "sections d'excellence", comme les sections internationales, dans des territoires défavorisés, la création de binômes de collèges "proches géographiquement mais très contrastés socialement", ou encore la participation de l'enseignement privé sous contrat (essentiellement catholique) à cet effort.
Pour ce faire, le ministre réunit les recteurs et les directeurs académiques des services de l'Éducation nationale (Dasen) à qui il va "assigner des objectifs pour améliorer la mixité dès la rentrée 2023", souligne-t-on au ministère.
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Des difficultés dans l'offre d'enseignement
Mais tout le monde n'est pas convaincu, à commencer par Nageate Belahcen, coprésidente de la fédération de parents d'élèves. "Dans les établissements scolaires, on a de plus en plus de difficultés à trouver des enseignants dans certaines langues, alors que l'offre de formation de certaines langues devrait être la boussole. Par exemple pour faire de l'italien ou du mandarin, certains lycéens sont obligés de faire des kilomètres. Et quand ils ont la chance de pouvoir y aller, parce que la réforme du lycée a aussi chamboulé un peu tout ça", explique-t-elle.
Pour la coprésidente de la FCPE, la volonté "d'excellence" du ministère ne se ressent pas dans les zones d'éducation prioritaire. Et elle questionne les méthodes d'application : "On va pousser la mixité sociale et scolaire en mettant des sections internationales, etc. Oui, mais comment ? Pour qui ? Avec quels moyens ? Parce qu'aujourd'hui, c'est une vraie question", s'interroge-t-elle. Pour rappel, les enquêtes PISA de l'OCDE, menées tous les trois ans, montrent que la France est l'un des pays où l'origine sociale des élèves pèse le plus sur leur réussite scolaire.