"Brigitte, prépare la soupe, on arrive !" : des agriculteurs ont pris la route lundi à Agen, à l'appel de la Coordination rurale (CR), pour aller "investir" le marché d'intérêt national (MIN) à Rungis, où les attendent des blindés de la gendarmerie.
En attendant, les restaurateurs et les commerçants continuent de s'approvisionner dans le ventre de Paris. Europe 1 est allée à leur rencontre.
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"On est sûr de rien"
Pour l'instant, Pierre, propriétaire d'un restaurant à Paris, n'a pas rencontré de souci de livraison. Néanmoins, il préfère avoir un coup d'avance : "On passe par une plateforme qui gère toutes nos livraisons à Rungis et là, on prévoit un peu plus que d'habitude pour pas se retrouver en rupture de stock", explique-t-il au micro d'Europe 1.
Dans une brasserie, où la frite est reine, la rupture de patate inquiète Quentin, un des associés : "Les gens viennent pour les brasseries et les frites. Pour l'instant, ça passe encore. On a été livré de 100 kilos de pommes de terre. 100 kilos, c'est pour une semaine. Pour la semaine prochaine, je croise les doigts. On est sûr de rien".
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Les restaurateurs craignent le risque de pénurie alimentaire. Ils redoutent également la baisse de fréquentation à cause des blocages. "Ça ne bloque pas forcément que les denrées, ça bloque aussi la population. On a moins travaillé parce que les gens font attention, ils n'ont pas envie d'être bloqués, ils n'ont pas envie d'être embêtés donc ils ne viennent pas. Ils font du télétravail et préfèrent rester chez eux", détaille Corinne, une restauratrice dans le centre de Paris.
Sur les trois restaurateurs rencontrés, tous apportent, malgré l'inquiétude, leur soutien aux agriculteurs.