À Monaco, Mareterra, un nouveau quartier bâti sur la mer
Le couple princier inaugure ce mercredi le quartier Mareterra, intégralement construit sur la mer. Huit années de travaux titanesques ont été nécessaires pour que le projet "sorte de l’eau". Grâce à ces 3% de surfaces supplémentaires gagnées sur la mer, la principauté de Monaco s’étend désormais sur 208 hectares.
À l’est de Monaco , c’est un nouveau quartier qui vient de sortir de terre, ou plutôt "de mer". Au total, ce sont trois hectares d’espaces publics et trois autres hectares de logements privés, de commerces et d’équipements culturels qui ont été construits sur la grande bleue qui borde la principauté. Plus de 3.000 entreprises et 4.000 professionnels, ont pris part à ce chantier pharaonique, financé à hauteur de deux milliards d’euros.
"Respecter l’environnement"
Guy-Thomas Levy-Soussan, administrateur délégué de la SAM (société en commandite par actions monégasque) l’Anse du Portier, maître d’ouvrage du projet Mareterra, s’enthousiasme, cela représente "3% du territoire monégasque". "C'est comme si vous ajoutiez un département à la France ! Tout a été réalisé dans le respect de l’environnement".
Les 750.000 tonnes de sable et 27.000 tonnes de blocs d’enrochement et de matériaux de ballastage nécessaires aux travaux proviennent d’Italie et de France, "le béton", précise ce représentant de la société chargée de commercialiser l’écoquartier "n’a pas été directement coulé dans la mer". Ce sont 18 caissons qui ont été confectionnés sur terre et transportés sur site. "On est venu faire une ceinture de caissons", explique Guy-Thomas Levy-Soussan. "On a créé 700 emplois à Marseille où on les a fabriqués. Ces caissons aux courbes conçues pour ne pas perturber le courant monégasque ont été posés sur une colline de remblais établie entre 50 et 20 mètres de profondeur pour assurer l’assise".
Pour respecter l’environnement, indique Guy-Thomas Levy-Soussan "il a fallu nettoyer le fond marin". "On a bougé un champ de posidonies de 500 mètres carrés, un transfert d’une telle ampleur, c'est une première mondiale." Les posidonies ont été implantées au début des travaux, il y a huit ans, sur un site voisin.
"120 logements, un port et des commerces"
Sur terre aussi le souci environnemental a été "une priorité", indique l’architecte français Denis Valode, fondateur et associé de Valode & Pistre. "Un millier d’arbres atteignant plusieurs mètres de haut ont été plantés. Plus de 30.000 végétaux ornent ce nouveau quartier, qui dispose aussi d’un petit port et d’une capitainerie", détaille Denis Valode qui affirme que cela va constituer "le quartier le plus végétal de Monaco". "Les immeubles sont noyés dans la végétation. Il y a, à peu près, 120 logements, 12 commerces, un musée…Ce n’est pas un quartier gratte-ciel, on ne ressent pas un effet de gigantisme, en fait, c'est très à l’échelle humaine, ça raconte l’évolution de la construction sur la Riviera. Il y a quatre maisons de ville, dix luxueuses villas, des petits immeubles et sur le port un bâtiment plus grand". Un mastodonte dessiné par l’architecte star Renzo Piano, dans un environnement plus minéral et surplombant la mer.
Le projet fait la part belle aux espaces publics. Il y a un hectare de parcs et d’espaces verts. Plusieurs promenades dont une de plus de 500 mètres en bord de mer. Une colline sur laquelle coule un ruisseau est accessible à pied", se félicite Guy-Thomas Levy-Soussan, administrateur délégué de la société maitre d’ouvrage. Les deux hommes expliquent que l’ambition, est de donner le sentiment que tout est naturel.
Par ailleurs, 160 place de parking ont été créées et le forum Grimaldi, où spectacle et congrès sont organisés toute l’année, a été agrandi de 10.000 m2. Entièrement construit sur la mer, ce nouveau quartier de Monaco sera inauguré ce mercredi matin par le Prince souverain Albert II et la Princesse Charlène, avec plus de six mois d’avance sur son calendrier initial.