Musée juif : Medhi Nemmouche fixé sur son sort après deux mois de procès
Après deux mois de procès, Mehdi Nemmouche, accusé de quatre "assassinats terroristes" commis au Musée juif de Bruxelles en 2014, devrait être fixé sur son sort jeudi.
Mehdi Nemmouche , dont le parquet fédéral belge a requis la condamnation pour les quatre "assassinats terroristes" commis au Musée juif de Bruxelles en 2014, devrait être fixé sur son sort jeudi après deux mois de procès. Les 12 jurés et trois magistrats professionnels, qui ont commencé leurs délibérations mardi à la mi-journée, doivent répondre à un total de 56 questions sur la culpabilité des deux accusés. Un premier verdict est attendu a priori jeudi matin. En cas de culpabilité, la cour devra se prononcer dans un deuxième temps sur les peines, vraisemblablement vendredi.
Il affirme avoir été "piégé". Accusé de ce quadruple assassinat commis de sang-froid en moins d'une minute et demie le 24 mai 2014, Mehdi Nemmouche, djihadiste français de 33 ans, encourt la réclusion à perpétuité. Il nie les faits et affirme avoir été "piégé" , sans plus d'explications, reprenant mot pour mot la thèse de ses conseils, qui a été jugée invraisemblable par les autres parties au procès.
La thèse d'une implication du Mossad. Pour ses avocats, la tuerie n'est pas un attentat du groupe djihadiste Etat islamique (EI), au sein duquel l'accusé a combattu entre janvier 2013 et février 2014. Il s'agit, affirment-ils, d'"une exécution ciblée d'agents du Mossad" (les services secrets israéliens), dans laquelle de supposés agents des services libanais ou iraniens auraient impliqué Nemmouche à son insu. Cette thèse d'une implication du Mossad vise les époux israéliens Miriam et Emmanuel Riva, les deux premières personnes abattues au Musée juif. Les avocats de la famille Riva ont vivement protesté qu'on présente les deux touristes comme des agents secrets, dénonçant "un scandale absolu".
"Une théorie du complot nauséabonde". Certes, Miriam Riva a travaillé pour le Mossad mais en tant que comptable. "Elle n'était pas sur le terrain opérationnel", ont souligné au procès les deux juges d'instruction, qui se sont rendues en Israël pour leur enquête. Yohan Benizri, qui préside le Comité de coordination des organisations juives de Belgique, partie civile au procès, a fustigé "une théorie du complot nauséabonde".
"23 éléments de preuve". Six jours après la tuerie, le 30 mai 2014, Nemmouche, un délinquant multirécidiviste radicalisé en prison, avait été arrêté à Marseille (sud de la France) en possession des armes utilisées, un revolver et un fusil d'assaut de type Kalachnikov. Entre autres effets personnels, il transportait une veste en nylon avec "des résidus de tir", et un ordinateur dans lequel les enquêteurs ont retrouvé six vidéos de revendication avec une "voix off" similaire à la sienne. Au total, l'accusation a recensé "23 éléments de preuve" accablant Mehdi Nemmouche, dont la morphologie correspond aussi à celle du tireur observée sur la vidéosurveillance du musée.