Deux jours après la mort d'Aboubakar, un jeune homme de 22 ans tué lors d'un contrôle de police, le policier qui a fait usage de son arme de service et causé le décès de la victime a été placé en garde à vue jeudi. Une marche blanche s'est également tenue jeudi soir dans le quartier du Breil où un millier de personnes se sont rassemblées fleurs blanches à la main. La famille du jeune homme de 22 ans originaire de Garges-lès-Gonesse, dans le Val d'Oise avait appelé à ce moment de recueillement mais, "meurtrie", n'était pas présente, selon l'un des organisateurs.
Les Nantais de tous les quartiers se sont d'abord rassemblés devant le muret du 68, rue des Plantes, dans lequel la voiture d'Aboubakar s'est encastré mardi. Le muret, couvert de bouquets, portait aussi à l'encre noir les mots accusateurs "bavure" et "police tue". Se tenant par les bras aux premiers rangs, des habitants ont commencé à scander tout doucement "Justice pour Abou", avant de hausser le ton et de taper dans leurs mains. "Pas de justice, pas de paix", "Police, assassins" ou encore "Vérité pour Abou", ont-ils entonné alors qu'ils revenaient devant le 68, rue des Plantes, où ils ont observé une minute de silence.
"Cela peut apaiser les tensions". Les gens massés ont également expliqué avoir appris avec un certain soulagement le placement en garde à vue du policier auteur du coup de feu mortel. "C'est une bonne nouvelle", confie Francis, l'un des grands frères du quartier à Europe 1. "On a l'impression que les jeunes commencent à se faire entendre et que la vérité va peut être sortir de là. Cela peut apaiser les tensions. Les gens avaient un sentiment d'injustice. J'appelle au calme l'ensemble des jeunes", ajoute-t-il. "La garde à vue, c'est fait pour calmer les esprits, pour apaiser les tensions. On attend la mise en examen réelle (du policier)", a renchéri Iman, une habitante du quartier.
Une nouvelle nuit de violences. Dans la nuit de mercredi à jeudi, les violences ont été encore nombreuses à Nantes. 19 personnes ont été interpellées et onze personnes ont été placées en garde à vue au lendemain. La plupart ont été arrêtées dans le quartier du Breil où a été tué l'homme, originaire de Garges-lès-Gonesse, dans le Val d'Oise.