La maire de Calais Natacha Bouchart (LR) s'est dite "pleine d'espoir" après la venue lundi de François Hollande dans sa ville, où il est venu annoncer le démantèlement "définitif" de la "Jungle" "d'ici la fin de l'année".
"Il répond à ma demande de démantèlement". "Je suis pleine d'espoir car il répond à ma demande de démantèlement car sinon, dans six mois, il y aurait 20.000 migrants et ça, c'est insupportable", a affirmé l'élue, lors d'une conférence de presse à la mairie de Calais. Elle s'est félicitée que l'État envisage "pour la première fois" et "de façon très déterminée" que "l'ensemble du périmètre de la lande, y compris le centre d'accueil provisoire (CAP, camp en dur de 1.500 places situé au centre du plus grand bidonville de France où s'entassent entre 7.000 et 10.000 réfugiés, ndlr) soit démantelé d'ici la fin de l'année".
Le chef de l'État lui aurait également assuré que l'important dispositif policier mobilisé sur le Calaisis, quelque 2.100 hommes, un record, "restera en place" après le démantèlement puisque le gouvernement "n'acceptera pas qu'un seul campement puisse se réinstaller. Cela signifie que les forces de l'ordre vont chasser les migrants qui vont continuer à arriver".
Rendez-vous en janvier. Natacha Bouchart s'est en revanche montrée plus sceptique sur l'après-démantèlement et la "stratégie globale" de la politique migratoire française. "Je n'ai pas entendu de la part du Président d'explications sur la manière dont on empêche les gens d'arriver sur Calais, ni comment "on tarit le flux des gens dans les pays en guerre", a estimé l'élue LR, soutien de Nicolas Sarkozy pour la primaire à droite. Elle donne ainsi "rendez-vous en janvier" au gouvernement, François Hollande ayant annoncé dans l'après-midi qu'il reviendrait à Calais "une fois le démantèlement terminé", pour voir "quel dispositif sera mis en place pour faire en sorte que le territoire de Calais puisse être considéré à nouveau sur un plan économique".
Le mur n'a "plus lieu d'être". La maire de Calais a enfin demandé "avec détermination" au chef de l'État que la construction du mur "anti-intrusion" de migrants de 1km le long de la rocade portuaire, entamée mardi, soit suspendue. Elle estime que cet ouvrage n'a "plus lieu d'être" depuis que le démantèlement a été annoncé.