Benoît Hamon et Manuel Valls ont affiché leurs divergences mercredi soir sur le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, lors du débat télévisé d'entre deux tours de la primaire socialiste, le premier voulant l'abandonner et le second le construire.
"Ce chantier crée plus de discorde", selon Hamon. "Je suspendrai la déclaration d'utilité publique, je considère qu'au regard aujourd'hui des données, des études produites par le ministère de l'Environnement, ce chantier crée plus de discorde et de désordre qu'il n'apportera de perspectives économiques", a fait valoir Benoît Hamon lors du débat sur TF1, France 2 et France Inter. "Gouverner, c'est être clairvoyant et c'est faire l'analyse quand un dossier est dans l'impasse (...) C'est savoir trancher et hiérarchiser", a poursuivi l'ex-ministre de l'Education, favori du deuxième tour.
"Une décision prise et approuvée par le peuple" pour Valls. Manuel Valls, qui avait défendu l'aéroport à Matignon, a souligné le "oui" au référendum local de l'été 2016, qui signifie que le chantier est soutenu par "la population". "Donc c'est difficile d'expliquer qu'il faut davantage consulter les citoyens, et quand ils votent en faveur de ce projet, en toute connaissance de cause, avec une forte participation et un oui très clair, on leur dit : 'on remet en cause la décision'", a poursuivi l'ex-Premier ministre.
"Mais il y a eu un vote et moi je ne veux pas que nous reculions", a-t-il dit. "Quand une décision a été prise et approuvée par le peuple (...), l'autorité de l'Etat c'est de mettre en oeuvre les décisions surtout quand elles ont été approuvées", a-t-il insisté.