Plusieurs bâtiments, dont un commissariat municipal et une mairie, ont été incendiés dans la nuit de dimanche à lundi, marquée par de nombreux affrontements entre indépendantistes et forces de l'ordre dans le Grand Nouméa, faisant un blessé, dans un regain de violences après six semaines de tensions.
Samedi, sept militants liés au mouvement indépendantiste de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), commanditaires présumés de la révolte, ont été mis en examen et envoyés en métropole en détention provisoire. Le procureur de la République, Yves Dupas, y voyait la possibilité de "permettre la poursuite des investigations [...]hors de toute pression ou concertation frauduleuse". Sur l’archipel, le couvre-feu qui court depuis le 17 mai est maintenu jusqu’au 1er juillet.
De nouvelles dégradations sur l'archipel
"[Il faut] que les forces de l'ordre, qui ont sûrement des très grandes compétences, aient des ordres très clairs et précis, pour rétablir l'ordre en Nouvelle-Calédonie, ce qui n'est pas le cas à l'heure actuelle." Le cri d’alarme Yoann Lecourieux, maire de Dumbéa, deuxième commune la plus peuplée de l’archipel. Il se réveille sous le choc : les flammes et les dégradations et blocages ont encore ravagé sa ville.
"L'hôtel de la police principale a été incendié. Nous avons eu aussi une école qui a été partiellement incendiée. Nous avons eu aussi le mur d'escalade dans l'enceinte du lycée de Grand-Nouméa qui a été incendié. On a pu agir difficilement parce qu'il fallait la présence des forces de l'ordre pour pouvoir agir avec les pompiers", témoigne-t-il.
Une commune livrée à elle-même
La réouverture des classes est repoussée, comme dans une dizaine de communes. Celle du Mont-Dore, par exemple, où la route est maintenue bloquée par des militants indépendantistes, comme l'explique Florent Perrin, président de l’Association des Citoyens Montdoriens. "C'est incroyable ce qu’il s’y passe, puisque si vous êtes 'blanc', je suis désolé de le dire, c’est comme ça, on vous fait descendre de votre voiture et on vous la vole. Ce qu'on appelle les carjackings et on vous le dit bien, on vous fait ça parce que vous êtes blanc. On en est à une quinzaine depuis le début de la crise. En général, ce sont des gens âgés, européens. Nous n'arrêtons pas de passer des messages pour dire de ne pas prendre cette route et d'attendre que les forces de l'ordre puissent maîtriser la sécurité", raconte-t-il.
Des navettes maritimes transportent de façon exceptionnelle habitants et marchandises vers Nouméa, indique ce fonctionnaire investi dans la vie de la commune. Abandonnée, livrée à elle-même, dit-il, depuis six semaines.