Après cinq jours d'émeutes en Nouvelle-Calédonie, la situation reste tendue. Depuis lundi, l'archipel connaît une vague de violence inédite depuis la fin des années 1980. Six personnes sont mortes, dont un homme ce samedi matin, et des centaines d'autres ont été blessées. Si une très légère accalmie se dessine selon les autorités, trois quartiers, en majorité peuplés de Kanaks, restent aux mains de centaines d'émeutiers, affirme le haut-commissaire de la République.
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Ces 24 dernières heures, malgré l'arrivée de 1.000 renforts de forces de l'ordre, les habitants de l'archipel ne voient pas beaucoup de changements. Les nuits sont certes plus calmes, mais ils sont toujours autant inquiets pour leur sécurité, à l'image de Lisa qui craint en permanence une offensive des émeutiers. "Je suis maman de deux petites filles. Avant-hier soir, je leur ai expliqué que si on allait se cacher dans la mangrove, il ne fallait surtout pas pleurer et surtout pas paniquer, qu'on serait allongé, que ça pourrait durer longtemps, mais qu'il faudra rester calme et ne pas faire de bruit. On dort habillé depuis quatre jours, prêts à partir, juste les baskets au pied du lit en mode presque survie."
Difficultés d'accès à la nourriture
La présence en nombre des forces de sécurité a tout de même permis de sauver un supermarché cette nuit, ciblé par les émeutiers, comme l'explique Jacques, médecin à Nouméa. "Heureusement que les assaillants n'ont pas réussi à mettre le feu parce que ce matin, ce supermarché a été ouvert et il y avait des centaines de familles qui ont pu aller se ravitailler. Parce qu'en ce moment, l'élément principal, c'est l'accès à la nourriture. En cinq jours, je n'ai pas pu faire une seule fois le plein de courses."
Cette situation se déroule dans un quartier habituellement plutôt calme. Ailleurs, dans les zones plus tendues de Nouméa, les réapprovisionnements sont quasiment impossibles.
Accès aux hôpitaux très difficile
Au-delà de la problématique alimentaire, l'hôpital est très difficilement accessible à cause des barrages et des destructions qui bloquent la circulation. Selon un responsable, depuis le début de la semaine, trois ou quatre personnes seraient décédées faute de soins.