Le rappeur Nick Conrad est à nouveau au centre d’une polémique. En cause, un nouveau clip publié sur YouTube samedi dernier, et dans lequel il parle de "baiser la France jusqu’à l’agonie". Le parquet de Paris a annoncé l'ouverture lundi d'une nouvelle enquête préliminaire pour "apologie de crime d'atteintes volontaires à la vie aggravées", après un signalement reçu dimanche du ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner. Déjà condamné pour un précédent morceau, où il parlait de "pendre les Blancs", le rappeur, invité lundi de Matthieu Belliard dans Le Grand Journal du soir sur Europe 1, dénonce une "incompréhension".
"Cette fois ci, où est le problème ?"
"On m'a reproché, la dernière fois, de ne pas avoir mis 'ceci est une fiction', ce qui aurait permis au public de comprendre que c’était une fiction, parce que j’ai quand même été traité de raciste et de terroriste dans les médias", rappelle Nick Conrad à propos de la polémique autour de Pendez les Blancs. "Cette fois ci, où est le problème ?", s’indigne-t-il. "J’ai bien prévenu que c’était de l’art, j’ai prévenu que j’étais artiste rappeur."
Je condamne sans réserve et sans ambiguïté les propos inqualifiables et le clip odieux de #NickConrad.
— Christophe Castaner (@CCastaner) 19 mai 2019
Je saisis le procureur de la République.
À ma demande, la plateforme Pharos œuvre au retrait de ce qui n’est rien d’autre qu’un appel à la haine de notre pays et à la violence.
"Je baise la France jusqu'à l'agonie, je brûle la France", "cet Hexagone, j'encule sa grand-mère", "j’ai posé une bombe sous son Panthéon", lance-t-il notamment dans ce nouveau morceau, où il s’attaque, entre autres, aux personnes qui l’avaient critiqué pour Pendez les Blancs. "Ça tombe sous le sens, les paroles font directement écho aux mensonges annoncés un peu partout dans les médias", explique-t-il.
"Ça n’est que de l’art"
Le clip de ce précédent titre, diffusé le 17 septembre 2018, montrait Nick Conrad enfoncer un revolver dans la bouche d’un Blanc, avant de l’obliger à mordre le trottoir pour mieux lui fracasser le crâne avec le pied. Cette séquence évoquait directement l’emblématique scène d’ouverture d’American History X, film de 1998 sur la mouvance néonazie aux États-Unis, et dans laquelle un Blanc tue de cette manière un Noir. Plusieurs associations s’étaient vivement indignées du clip du rappeur et, déjà à l'époque, le parquet de Paris avait ouvert une enquête.
>> De 17h à 20h, c’est le grand journal du soir avec Matthieu Belliard sur Europe 1. Retrouvez le replay ici
"C’est un propos historique inversé. Il y a plusieurs façons de voir ça. C’est une distorsion de la réalité", plaide Nick Conrad. "D’une certaine manière, c’est un peu du surréalisme, comme du Salvador Dali. Ça n’est que de l’art", poursuit-il. "Il y a un vrai malaise quant à la couleur de peau. Être noir en France, c’est mal vu, alors que nous sommes en 2020 (sic). Je suis né en France. Vous pouvez voir sur la toile les messages qui me demandent de retourner chez moi, alors que je suis né ici", rapporte le rappeur, toujours au micro d’Europe 1.
Nick Conrad assure par ailleurs que le message qu’il tient à délivrer a été saisi par l’essentiel de son public :"Je pense que beaucoup de gens comprennent mon message, je reçois même des messages des États-Unis". Et de conclure : "Chacun a sa manière d’exprimer ce qu’il ressent, chacun a sa manière de dire les choses."