Le numéro d'appel destiné à informer les étudiants en situation de précarité sur les aides d'urgence, annoncé en novembre après l'immolation d'un étudiant à Lyon, est lancé vendredi, a annoncé la ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal. La présidente de la Fage, la fédération générale des associations étudiantes, a jugé vendredi sur Europe 1 que cette mesure était "très loin des besoins réels du terrain". "Aujourd'hui, on est dans une situation de précarité des étudiants qui est très forte", poursuit Orlane François.
Obtenir rapidement un soutien financier d'urgence
Le numéro, le 08 06 00 02 78, doit informer les étudiants sur les bourses et les aides existantes, les accompagner vers les services sociaux et faciliter leurs démarches pour obtenir rapidement un soutien financier d'urgence. Il sera ouvert de 9 heures à 17 heures, du lundi au vendredi au prix d'un appel local. "Ce numéro vert ne va pas résoudre les problèmes rencontrés aujourd’hui, estime la présidente de la Fage, évidemment qu’on a des étudiants qui ne connaissant pas toutes les procédures qui existent mais aujourd’hui ça reste quand même une minorité d’étudiants".
La ministre, elle, a rappelé au micro de RMC qu'il y a chaque année "environ 70 millions d'euros dédiés aux étudiants en situation d'urgence (...) et ces aides ne sont pas consommées". Là encore, Orlane François est sceptique. "A l'année et sur l'ensemble du territoire, il reste de l'argent à la fin", reconnait-elle. Mais elle nuance : "Dans certaines universités, les aides d’urgence sont épuisées à 100% et beaucoup moins utilisées dans d'autres".
Le sujet de la précarité étudiante est revenu sur le devant de la scène après la tentative d'immolation début novembre d'un étudiant devant un bâtiment universitaire à Lyon, qui avait expliqué son geste par des difficultés financières. Le numéro d'urgence "est un des outils que nous mettons en place", a souligné Frédérique Vidal.
Une hausse des bourses est exclue
Fin novembre, le gouvernement avait déjà annoncé le gel des loyers des résidences universitaires (Crous) en 2020 mais exclu une hausse des bourses, réclamées par les associations étudiantes, rappelant qu'elles ont déjà augmenté de 46 millions d'euros à la rentrée.
C'est pourtant là que se trouve la solution selon la présidente de la Fage : "La vraie réponse se trouve sur le montant des bourses sur critères sociaux et pas seulement sur la question des aides d’urgence". Le gouvernement travaille aussi à inclure les jeunes dans le futur revenu universel d'activité.