On peut être une figure reconnue de la gastronomie française tout en étant confrontée, comme de nombreux restaurateurs, à des difficultés de recrutement. "Je vous mentirais si je vous disais que nous sommes à effectif complet", a d'ailleurs confié, dans La France bouge, la cheffe doublement étoilée Stéphanie Le Quellec. Au micro d'Élisabeth Assayag, la gagnante de la deuxième saison de "Top Chef" a expliqué sa stratégie pour pallier cet obstacle, né des conditions de travail parfois dégradées au sein de la profession, entre horaires à rallonge et rythme effréné.
"On essaie surtout de créer une famille. J'essaie d'insuffler autre chose, car il est compliqué, aujourd'hui, de lutter contre des grands groupes qui offrent de très jolies conditions. Donc, je me rends compte qu'il y a toute une génération qui a besoin de remettre beaucoup plus d'humain dans la façon de travailler, dans la maison dans laquelle on les accueille", développe-t-elle.
"Tout le monde doit pouvoir avoir une vie sociale"
Un plan qui paie notamment dans les restaurants "Vive" et "Mam" alors que l'établissement étoilé "La Scène" que dirige également Stéphanie Le Quellec, tire les bénéfices de son statut pour alléger ces difficultés de recrutement. "Sur La Scène, les collaborateurs sont d'abord attirés par un projet, par le côté flamboyant des deux étoiles et cette quête consistant à passer à l'étape supérieure avec le travail que ça engage et la formation que cela peut apporter. Donc le recrutement reste assez facile", concède-t-elle sur Europe 1.
De façon générale et quel que soit le restaurant considéré, Stéphanie Le Quellec entend recruter "des jeunes qui vont se sentir bien dans nos maisons". En leur offrant, notamment, la possibilité de concilier vie personnelle et vie professionnelle, y compris au sein de son établissement étoilé du 8e arrondissement de Paris. Au-delà des deux jours de repos consécutifs, privilège parfois rare dans le secteur de la restauration, "nous sommes fermés les samedis et dimanches, mais aussi tout le mois d'août et sur les périodes de Noël où nos collaborateurs pourront être chez eux", énumère Stéphanie Le Quellec. Et de conclure en résumant sa pensée ainsi : "J'estime qu'aujourd'hui, tout le monde doit pouvoir avoir une vie sociale et une vie de famille de manière générale".