Tous les jours, de midi à 2 heures du matin, ils se relaient à l’entrée de leur bâtiment. Des habitants d’une cité du quartier de la Pomme à Marseille se sont unis pour empêcher l’installation d’un point de vente de drogue dans leur hall d’immeuble. Depuis le 31 décembre, des dealers essaient d’y installer un point de vente de stupéfiants.
"Ils veulent investir les lieux"
"On est là pour se protéger, protéger nos enfants, nos personnes âgées et nos voisins." À l’entrée du bâtiment H, les locataires sont déterminés. Cela fait près de dix jours qu'ils ne lâchent pas pour s'assurer que leur bâtiment ne devienne pas un point de deal. "Ça fait dix jours qu’on est planté ici comme des santons", rapporte une mère de famille. "On se relaie entre voisins, on fait blocus pour ne pas qu’ils s’implantent. Si ils s’implantent, après, c’est mort. J’espère vraiment que ça va s’arrêter car on va pas tenir indéfiniment" s’inquiète-t-elle.
La situation reste très tendue avec les dealers. "On en a ras-le-bol, on ne peut plus sortir tranquillement de chez nous. On nous crache dessus, on nous met des mégots dans les boite aux lettres et on se fait insulter", rapporte un locataire. "C’est des jeunes mais ils sont cagoulés dans le hall. On ne peut pas leur parler !", s'indigne-t-il. Tout le monde reste à l'affût pour prendre la possession du hall d'entrée. "Un soir la porte d’entrée était ouverte et je l’ai refermée, alors ils l’ont prise à coups de pied ! Ils veulent investir les lieux, mais nous on en veut pas."
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"Il peut y avoir des dérapages"
Les habitants ont d’ailleurs scotché une affiche à l’entrée du bâtiment pour indiquer aux trafiquants qu’ils ne sont pas les bienvenus. Ces derniers n’ont pas choisi au hasard cette cité sans histoire, selon le maire de secteur Sylvain Souvestre : "Qu’est-ce que cherchent les dealers ? Un peu de discrétion et surtout des résidences comme celle-ci, parce qu’elle est calme et en retrait."
Le maire s'inquiète tout de même pour les habitants de cet immeuble. "Ce n’est pas à la population de faire elle-même la police", estime-t-il. "Il peut y avoir des dérapages, ce sont des jeunes qui n’ont plus de filtres ni de freins." Pour ces raisons, les rondes de policiers et les interpellations se multiplient dans le secteur, selon la préfecture de police. De son côté, le bailleur social s’engage également à embaucher des vigiles, mais aussi à activer des barrières de sécurité aux entrées de la résidence.