L'animatrice de M6, Ophélie Meunier, a été placée sous protection policière en raison de la diffusion d'un numéro de l'émission Zone interdite consacré à l'islam radical dimanche dernier. La journaliste fait depuis l'objet de menaces. Invité du Grand Rendez-Vous ce dimanche sur Europe 1 et CNews, le député européen et ancien ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, juge que ces menaces sont révélatrices des tensions présentes en France. "On voit que la société se radicalise et devient de plus en plus violente", a-t-il déclaré au micro de Sonia Mabrouk.
Filmé en caméra cachée
Le numéro Face au danger de l'Islam radical, les réponses de l'État, de l'émission Zone interdite a fait couler beaucoup d'encre ces derniers jours, en particulier sur les réseaux sociaux. Certains extraits, filmés en caméra cachée, comme ceux des poupées sans visage vendues dans une boutique à Roubaix ou ceux des librairies islamisées ont créé la polémique.
Une journaliste menacée "alors qu'elle faisait tout simplement son travail, pas parce qu'elle avait tenu des propos excessifs ou parce qu'elle avait blasphémé", défend Brice Hortefeux. Pourtant, certaines personnalités politiques à l'image de certains cadres du parti de La France Insoumise (LFI) ont pesté contre le traitement journalistique du sujet allant même jusqu'à caractériser le reportage d'"islamophobe".
David Giraud, porte-parole de la jeunesse de LFI, a parlé de "reportage caniveau, insultant et malhonnête".
"La dérive de notre pays"
Mais pour l'ancien ministre de l'Intérieur, "ne rien faire, ne rien dire" est "compris comme une faiblesse". "Il y avait des poupées sans visage et la République, elle, elle a un visage, elle a des yeux, elle a une bouche pour s'exprimer et des bras pour agir", tonne-t-il. "Ça veut dire qu'il faut être intransigeant et que tout recule, tout silence, est compris comme une brèche dans laquelle les extrémistes peuvent s'engager."
Ophélie Meunier n'est pas la seule personne à faire l'objet de menaces. Le juriste Amine Elbahi, qui apparait dans le reportage, a aussi reçu des menaces de mort. Une situation qui est "un exemple supplémentaire de la dérive de notre pays", a conclu Brice Hortefeux.